La guerre d'indépendance des États-Unis
La Guerre de 7 ans
On commence pendant la Guerre de 7 ans qui oppose une grande partie des puissances européennes et qui implique leurs empires coloniaux. En Amérique du Nord, où la guerre porte le nom de Guerre de la Conquête, les colonies françaises et britanniques et leurs alliés amérindiens respectifs s’affrontent. Après la victoire de la Grande-Bretagne, la France est contrainte de céder la plupart de ses colonies nord-américaines. Bien que victorieuse, la Grande-Bretagne se retrouve surendettée par l’effort de guerre et compte profiter de ses nombreuses colonies pour renflouer ses caisses via l’imposition de nouvelles taxes.
Tensions
En quelques années, une série de taxes et de lois défavorables aux 13 colonies d’Amérique du Nord seront imposées. Tout d’abord, afin de calmer les tensions avec les populations indigènes, le roi de Grande Bretagne George III leur crée une réserve au-delà de la chaîne montagneuse des Appalaches, ce qui fâche les colons qui voulaient s’y établir. Ensuite de nouvelles taxes sont imposées aux colonies, visant les importations ou via le paiement d’un timbre fiscal pour toutes publications et imprimés. Mais de nombreux colons s’y opposent, arguant qu’ils ne peuvent être imposés par un Parlement à Londres dans lequel ils ne sont pas représentés. La tension monte alors que la Grande Bretagne maintient sa présence militaire dans les colonies. Une nouvelle loi oblige même ces dernières à fournir si besoin des logements et des vivres à ses soldats. Le 5 mars 1770, dans les rues de Boston, des échauffourés ont lieu entre une patrouille britannique et la foule. Les soldats ouvrent le feu et font 5 morts.
Boston Tea Party
Les importations de thé étant elles aussi taxées, les colons se tournent principalement vers le thé de contrebande en provenance des Provinces-Unies. En conséquence, la Compagnie britannique des Indes orientales, déjà en difficulté financière, peine à écouler ses stocks de thé. Elle obtient alors un coup de pouce du parlement britannique qui lui autorise à vendre son thé hors taxes en Amérique. Mais les colons s’opposent à cette mesure et bloquent les navires de la compagnie à l’entrée des ports. Le 16 décembre 1773 au port de Boston, plusieurs dizaines d’hommes dont certains déguisés en Amérindiens grimpent à bord de 3 navires de la compagnie et jettent à la mer les cargaisons de thé qui y étaient stockées. En réaction, la Grande Bretagne impose des mesures punitives à l’encontre des colonies. Le port de Boston est fermé et les britanniques renforcent leur contrôle sur les pouvoirs locaux et la justice. Pour contrer ces mesures, des représentants de 12 des 13 colonies se réunissent à Philadelphie le 5 septembre 1774 pour former le Premier Congrès continental. Ils y décident notamment de boycotter les importations britanniques. Le Congrès décide aussi de se réunir à nouveau en Mai 1775 pour réévaluer la situation. Des invitations sont également envoyées aux autres colonies britanniques d’Amérique du Nord.
Batailles de Lexington et Concord
Par ailleurs, des milices indépendantistes s’organisent. Les britanniques apprennent que l’une d’elle entrepose des armes à Concord dans le Massachusset. Environ 700 soldats britanniques partent alors pour les désarmer. Mais l’information a déjà fuité et les indépendantistes, aussi appelés les insurgés ou les Patriotes s’organisent. Le 19 Avril au matin, des premiers coups de feux sont tirés à Lexington, ce qui marque le début de la Guerre d’Indépendance des États-Unis. L’armée britannique, en nette supériorité numérique, continue sa progression jusqu’à Concord. Mais ils font face cette fois à des centaines d’hommes armés qui les obligent à battre en retraite. Sur le chemin du retour, ils sont harcelés. Ils atteignent finalement Boston puis sont assiégés. L’information se propage au sein des colonies et motive de nouvelles forces à rejoindre les rangs indépendantistes.
Le Second Congrès continental
Le 10 Mai, alors qu’une milice indépendantiste s’empare du Fort Ticonderoga, le Second Congrès continental se réunit à Philadelphie, rassemblant cette fois les représentants des 13 colonies. Ceux-ci décident d’unir les forces indépendantistes en une Armée continentale à la tête de laquelle est nommé le Général George Washington. Le 17 Juin, au Nord de Boston, les troupes britanniques contre-attaquent. Malgré de très lourdes pertes, ils l’emportent et repoussent les insurgés. Depuis Philadelphie, le Congrès fait une dernière offre de paix au roi George III mais qui est ignorée. Alors qu’au nord, une armée patriote entre dans la Province de Québec avec comme objectif de convaincre les francophones de les rallier. Après la prise de Montréal, une seconde armée part en renfort pour la prise de Québec. Mais les deux échouent à s’emparer de la ville et mettent un terme à l’expédition.
Déclaration d’Indépendance
Au sud aussi la guerre se propage et de plus en plus d’affrontements ont lieu. Le nombre de victimes augmente, ce qui éloigne la possibilité d’une réconciliation. Au sein des colonies, l’idée d’une rupture totale avec la Grande Bretagne prend de l’importance. Aux portes de Boston, les Patriotes importent l’artillerie du fort Ticonderoga et réussissent à chasser les britanniques de la ville. Ceux-ci partent à Halifax, puis la Grande Bretagne décide d’unir ses forces aux portes de New York pour mâter la rébellion avec une armée de 32 000 hommes, dont 9000 mercenaires allemands appelés les Hessiens. A Philadelphie, le 4 Juillet 1776, Le Congrès proclame la Déclaration d’indépendance des États-Unis d’Amérique qui a été principalement rédigée par Thomas Jefferson. Le texte stipule entre autres que tous les hommes sont créés égaux, et qu’ils ont le droit à la vie, la liberté et la recherche du bonheur.
Campagne de New York et du New Jersey
A New York, les Britanniques débarquent à Long Island puis entament l’offensive. L’armée continentale de George Washington, en infériorité numérique, est vite débordée et doit battre en retraite. Pendant 3 mois, les Patriotes sont chassés et reculent jusqu’à traverser le Delaware. George Washington est dos au mur, les nombreuses défaites, les lourdes pertes, le manque de moyens et maintenant l’arrivée d’un hiver rigoureux font chuter le moral de ses troupes dont une bonne partie arrive à terme de leur contrat et s’apprêtent à partir. A ce moment, le philosophe Thomas Paine publie un texte appelé “The American Crisis” qui ranime le sentiment patriotique et motive les troupes de Washington alors que des renforts arrivent. Par la nuit glaciale du 25 au 26 décembre, Washington tente un coup de force et traverse le Delaware avec 2400 hommes. Dès les premières lueurs, il surprend les Hessiens postés à Trenton. L’offensive est un succès, les troupes repassent le fleuve avec 900 prisonniers et leurs armes. Trois jours plus tard, toute l’armée continentale s’installe à Trenton, alors que des renforts britanniques en provenance de New York arrivent à Princeton. Les deux s’affrontent, les britanniques sont défaits et fuient à New Brunswick. L’armée continentale, dont le moral est remonté, prend ses quartiers d’hiver à Morristown.
Offensive Britannique
Dès le printemps 1777, les britanniques relancent l’offensive avec comme objectif d’isoler la Nouvelle-Angleterre, c'est-à-dire la région qui regroupe les états du Nord-Est. Pour ce faire, une armée part du nord, une deuxième plus petite du lac Ontario et la troisième, sous le commandement du général Howe, doit quitter New York pour les rejoindre aux alentours d’Albany. Mais suite à un manque de communication, ce dernier change de plan et vise maintenant Philadelphie, la capitale de facto des séparatistes. Son armée est débarquée au sud de la ville. Au nord, après la prise du fort Ticonderoga, un avant-poste de l’armée britannique est défait face à une milice et perd 1000 hommes. Affaiblis, les britanniques perdent aussi leurs alliés autochtones qui décident de rentrer au nord. A l’ouest, la seconde armée britannique échoue à s’emparer du fort Stanwix, et fait demi-tour. En face, l’armée Patriote se réorganise. Près de Philadelphie, la bataille entre Howe et Washington tourne à l’avantage des britanniques, ce qui leur ouvre les portes de la ville. Au nord aussi les deux armées s’affrontent. Après deux batailles, l’intégralité de l’armée britannique doit se rendre.
Internationalisation
Alors que le Congrès a fuit à York en Pennsylvanie, la défaite totale des britanniques à Saratoga fait prendre conscience à la France que la victoire Patriote est possible. C’est l’occasion pour elle d’affaiblir son ennemi traditionnel et de venger sa défaite de la guerre de 7 ans. La France s’allie avec les Patriotes et la guerre devient internationale. La Grande Bretagne est contrainte de se déforcer en Amérique du nord pour aussi protéger ses autres colonies dans le monde. L’armée continentale qui subit un hiver rigoureux dans un campement de fortune est formée aux techniques de guerre par le Prussien Friedrich von Steuben. A 40 km de là, l’armée britannique stationnée à Philadelphie craint un blocus maritime de la flotte française. Les 15 000 soldats abandonnent alors la ville pour rejoindre New York via les terres. La flotte française arrive et tente en coordination avec les patriotes de s’emparer de Newport mais échoue. Les britanniques de leur côté changent de plan et visent désormais le sud. Ils s’emparent d’abord de Savannah. Tout à l’ouest, dans les terres reculées où se trouvent peu de soldats, une milice Patriote prend le contrôle de la région. Enfin dans l’État de New York, alors que les Iroquois, alliés aux britanniques, lancent des raids contre les insurgés. Une expédition militaire Patriote, chargée de démoraliser les amérindiens, démarre à Easton. Une quarantaine de villages seront rasés, chassant les populations amérindiennes vers le nord.
L’Espagne
L’empire espagnol qui a perdu la Floride lors de la Guerre de 7 ans voit une opportunité pour récupérer son territoire. Mais l’Empire qui est déjà largement implanté en Amérique ne veut pas reconnaître les indépendantistes. L’Espagne déclare alors la guerre à la Grande Bretagne au nom de son alliance avec la France. Dans les Antilles, les flottes françaises et britanniques, toutes deux renforcées s’affrontent. La bataille tourne à l’avantage des français. Profitant de leur nouvelle domination dans les mers, ceux-ci tentent en coopération avec les Patriotes d’imposer un blocus à Savannah, mais échouent. Alors que plus au nord, après 6 semaines de siège, les britanniques s'emparent de Charleston et font plus de 5000 prisonniers insurgés. Une armée sous les ordres de Charles Cornwallis part ensuite à la rencontre de l’armée continentale du sud près de Camden et la bat. Pour les Patriotes, la situation est compliquée. Ils décident alors de viser uniquement les troupes britanniques isolées, évitant l'affrontement contre la grande armée de Cornwallis.
Défaite britannique
Bien que les Provinces Unies soient neutres, les marchands d’Amsterdam profitent de la guerre pour vendre des armes et munitions aux insurgés, principalement depuis Saint Eustache. Irritée, la Grande-Bretagne déclare la guerre aux Provinces Unies puis s’empare de l’île. En Caroline du Nord, l’armée de Cornwallis poursuit l’armée continentale du sud. Finalement les deux armées s’affrontent, et malgré leur infériorité numérique, les britanniques l’emportent, mais au prix de lourdes pertes. L’armée continentale fuit vers le sud, alors que Cornwallis se dirige vers la côte afin de chercher des renforts et de permettre à son armée de reprendre des forces. Il décide ensuite de se diriger vers la Virginie. Mais plus au nord, une armée française qui a débarqué à Newport l'année précédente part rejoindre l’armée de George Washington pour aller affronter ensemble l’armée de Cornwallis qui est postée à Yorktown. Alors qu’une puissante flotte française pénètre dans la baie de Chesapeake afin d’empêcher tout ravitaillement via la mer. Une flotte britannique tente de mettre fin au blocus mais est repoussée. Finalement les armées franco-américaines rejoignent l’armée sous les ordres du français Lafayette et assiègent ensemble Yorktown. Cornwallis et son armée sont débordés et doivent se rendre. La victoire est décisive. Les britanniques contrôlent encore New York, Savannah et Charleston, mais ils entament secrètement des négociations pour la paix.
Conséquences
Le 3 septembre 1783, lors du traité de Paris, la Grande Bretagne reconnaît officiellement l’indépendance des États-Unis d’Amérique et lui cède les territoires jusqu’au Mississippi. Le même jour, la paix est aussi signée avec la France et l’Espagne, alors que la paix avec les Provinces Unies sera signée l’année suivante, avec la victoire des britanniques. Les États-Unis d’Amérique deviennent la première nation décolonisée (Sont la première colonie européenne à obtenir son indépendance), alors qu’environ 50 000 colons restés fidèles à la Grande Bretagne partent se réfugier dans les autres colonies britanniques, principalement au nord. Une nouvelle constitution est créée avec une séparation stricte des pouvoirs entre le législatif représenté par le congrès, le judiciaire représenté par la Cour suprême et l’exécutif avec un président des États-Unis. George Washington est le premier à obtenir ce poste. Alors qu’une nouvelle capitale émerge des terres et est baptisée Washington. En un peu plus de 150 ans, la nouvelle nation deviendra la première puissance économique et militaire au monde.