La Guerre froide
La Seconde Guerre mondiale (1943 > 1944)
On commence en 1943 pendant la Seconde Guerre mondiale. Les alliés prennent petit à petit le dessus et commencent à envisager la victoire. L’URSS, les États-Unis et le Royaume-Uni entament alors une série de rencontres afin de préparer l'après-guerre. Les trois s’accordent notamment pour diviser et occuper l’Allemagne après sa défaite. Les États-Unis, de leur côté, annoncent vouloir établir des institutions internationales afin de pacifier le monde, de stabiliser l’économie mondiale et d’augmenter leur influence. De son côté, le Royaume-Uni cherche à conserver et renforcer son empire colonial et entame des négociations avec l’URSS sur les futures zones d’influence dans les Balkans, où les forces de l’Axe sont mises à mal. Churchill et Staline s’accordent alors pour que la Roumanie et la Bulgarie passent sous influence soviétique, pour le partage de la Hongrie et de la Yougoslavie et pour faire passer la Grèce sous l’influence britannique. Mais à peine quelques jours plus tard, alors que la Grèce est libérée, le parti communiste grec qui a joué un rôle majeur dans la résistance se retrouve en position de force, ce qui ne convient pas aux Britanniques. Ces derniers interviennent alors militairement pour remettre en place un gouvernement royaliste, ce qui déclenche une guerre civile.
Fin de la Seconde Guerre mondiale (1944 > 1945)
Alors que la victoire alliée se précise, une nouvelle rencontre est organisée à Yalta en Crimée. Les États-Unis y officialisent la création future de l’ONU. Les trois puissances, ainsi que la Chine et la France y joueront un rôle majeur en devenant les 5 membres permanents du Conseil de sécurité. Les États-Unis obtiennent aussi l’engagement de l’URSS d’attaquer le Japon dans les trois mois qui suivent la défaite allemande. Par ailleurs, les trois s’accordent pour recréer la Pologne, mais l’URSS conservera les territoires conquis sur cette dernière et le pays sera déplacé plus vers l’Ouest au détriment de l’Allemagne. Enfin, l’Allemagne et l’Autriche seront occupées et partagées, Churchill négocie d’intégrer la France dans ce partage. Le 8 mai 1945, l’Allemagne capitule. Dans la foulée, l’ONU est créée à San Francisco et regroupe dans un premier temps 51 pays. A la conférence de Potsdam, l’Allemagne et Berlin, ainsi que l’Autriche et Vienne, sont officiellement divisés en 4 zones d’occupation. Mais déjà il y a des premières dissensions entre les trois qui ne parviennent pas à s’accorder sur l’administration du pays ou sur le paiement ou non de réparations de guerre par l’Allemagne. Lors de la conférence, le nouveau président des États-Unis, Truman, informe Staline que son pays possède désormais une nouvelle arme extrêmement puissante. Deux semaines plus tard, le 6 août 1945, les États-Unis larguent une première bombe atomique sur Hiroshima au Japon. Le 9 août, une seconde bombe est larguée sur Nagasaki, alors que l’URSS respecte son engagement et entame l’invasion militaire de la Mandchourie, du sud de Sakhaline et des îles Kouriles. Les États-Unis obtiennent alors de diviser temporairement la Corée à hauteur du 38e parallèle afin qu’ils puissent occuper le Sud du pays. Le 2 septembre, le Japon signe la capitulation, ce qui marque la fin de la Seconde Guerre mondiale.
La division du monde en deux blocs (1945 > 1947)
Les États-Unis et l’URSS sont désormais les deux superpuissances mondiales, alors que l’Europe est ravagée. La France et le Royaume-Uni, affaiblis, concentrent leurs efforts pour reprendre le contrôle de leurs colonies à travers le monde. L’Union soviétique, qui lors de l’entre-deux-guerres était isolée et menacée, veut maintenant assurer sa sécurité aux frontières, notamment en imposant des gouvernements de coalition qui lui sont favorables dans les pays qu’elle a libérée du joug allemand. La Yougoslavie qui s’est libérée seule des forces de l’Axe est désormais aux mains du communiste Tito, lui-même allié à Staline et qui soutient les communistes grecs dans la guerre civile en leur fournissant des armes. En face, le Royaume-Uni est en difficulté et cherche à obtenir le soutien des États-Unis. Le 5 Mars 1946, Churchill qui est en déplacement aux États-Unis, fait un discours dans lequel il déclare que l’Europe est désormais divisée par un rideau de fer qui sépare le camp communiste et le camp occidental. Par ailleurs, l’Union Soviétique fait aussi pression sur la Turquie pour prendre le contrôle des détroits stratégiques qui relient la mer Noire à la mer Méditerranée et en Iran où l’armée rouge reste stationnée afin de défendre la création d’un État au nord qui lui offrirait un accès privilégié au pétrole. Enfin l’URSS soutient les communistes en Chine où la guerre civile reprend entre les communistes et les nationalistes, eux-même soutenus par les États-Unis. Truman fait alors un discours dans lequel il déclare que le monde est désormais divisé entre les démocraties et les régimes autoritaires et que son pays va entamer une politique interventionniste dans le monde afin d'endiguer l’expansion du communisme. Le pays soutient désormais la Turquie et prend le relais en Grèce pour armer les royalistes. En Europe de l’Ouest, où la montée en puissance des partis communistes inquiète, le plan Marshall est promulgué, destiné à donner des crédits pour accélérer la reconstruction, stabiliser l’économie et renforcer l’influence du pays. Aux États-Unis, les communistes sont chassés des administrations et une agence centrale de renseignement appelée la CIA est créée et chargée de défendre les intérêts du pays à travers le monde. De son côté, Staline réagit en fondant le Kominform, une alliance entre les pays communistes qui est dominée par l’URSS. A cette occasion, Andreï Jdanov, un haut représentant soviétique, fait un discours dans lequel il confirme que le monde est désormais divisé en deux camps, l’un impérialiste dirigé par les États-Unis et l’autre anti-impérialiste, mené par l’Union soviétique.
La guerre froide (1947 > 1948)
Alors que la tension monte, l’URSS investit massivement pour rattraper son retard militaire et industriel sur les États-Unis et pour développer l’arme atomique. Par ailleurs, Staline échoue à imposer sa politique auprès de Tito, ce qui provoque des premières tensions entre les deux pays. Enfin, au cœur de l’Europe, la Tchécoslovaquie est encore considérée comme un pont entre les deux blocs. Le pays reste une démocratie avec un parti communiste fort. Mais en février 1948, après des tensions, les soviétiques soutiennent un coup d’État et le pays bascule entièrement dans le bloc de l’Est. En réaction, le Royaume-Uni, la France et les pays du Benelux s'allient militairement pour repousser toute attaque provenant de l’Est, qu’elle soit soviétique ou allemande. Concernant l’Allemagne, les quatre échouent à réunifier le pays. Les États-Unis et le Royaume-Uni convainquent alors la France d’unir leurs zones d’occupation afin de créer un état allemand fédéral et démocratique qui fasse barrage à l’expansion du communisme. Le futur pays sera intégré au plan Marshall et aura le Deutsche Mark comme nouvelle monnaie. Mécontent de cet accord, Staline répond par un coup de force en imposant le blocus de Berlin Ouest qui est toujours sous occupation occidentale et qui est au cœur de sa zone. Les occidentaux organisent alors un pont aérien qui ravitaillera pendant un an les 2 millions d’habitants de Berlin Ouest. Par ailleurs, Staline officialise la scission avec Tito et exclut la Yougoslavie du Kominform. En conséquence, cette dernière interrompt la fourniture d’armes au camp communiste en Grèce.
Alliances (1948 > 1950)
Le 4 Avril 1949, 10 pays d’Europe de l’Ouest s’allient militairement avec les États-Unis et le Canada pour créer l’OTAN. Si l’un des membres de l’alliance est attaqué, les autres s’engagent à le défendre. Les pays d’Europe occidentale se retrouvent donc sous la protection des États-Unis qui sont encore les seuls à posséder l’arme atomique. Le mois suivant, la République fédérale d’Allemagne est officiellement créée. En Grèce, après une grande offensive royaliste, le dernier bastion communiste est vaincu et le pays bascule dans le camp occidental. Du côté soviétique, le 29 août 1949, l’URSS teste avec succès sa première bombe atomique. Alors qu’en Chine, l’Armée rouge de Mao Zedong prend le dessus sur les nationalistes du parti Kuomintang qui se replient à Taïwan. La Chine continentale devient communiste et s’allie avec l’Union soviétique, qui gagne un allié de taille en Asie, alors que la guerre fait rage en Indochine entre les forces communistes et l’armée française qui peine à reprendre le contrôle du territoire, et que la tension monte en Corée où aucun accord n’a été trouvé pour une réunification.
La Guerre de Corée (1950 > 1953)
Le 25 juin 1950, l’armée nord-coréenne, soutenue par l'URSS, entame l’invasion du Sud du 38e parallèle. Les États-Unis se tournent alors vers l’ONU pour organiser la défense de la Corée du Sud. Mais au conseil de sécurité, la Chine est toujours représentée par la République de Chine qui est réfugiée à Taïwan, ce qui provoque le mécontentement de Staline qui boycotte les réunions. Sans véto et sans opposition, l’ONU s’engage à former une armée sous le commandement des États-Unis pour défendre la Corée du Sud. La ligne de front est repoussée jusqu’à la frontière chinoise. La Chine intervient alors à son tour et envoie son armée en soutien aux nords-coréens. La ligne de front est repoussée et se stabilise plus ou moins autour du 38e parallèle. Les États-Unis, qui sont très largement impliqués sur ce front, craignent de devoir intervenir militairement ailleurs dans le monde et nouent de nouvelles alliances avec les Philippines, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon où ils mettent un terme à l’occupation. Par ailleurs, le pays redoute une offensive soviétique contre l’Allemagne de l’Ouest qui ne peut se réarmer. Les États-Unis font alors pression pour autoriser le réarmement du pays et pour l’intégrer à l’OTAN. En 1953, en Corée, un cessez-le-feu est signé et une zone démilitarisée devient la nouvelle frontière entre les deux Corées. Cette zone est constamment sous la surveillance de plus d’un million de soldats.
Interventions dans le monde (1953 > 1955)
Aux États-Unis, le nouveau président Eisenhower, mise sur la supériorité nucléaire du pays pour décourager toute nouvelle offensive et prône l’installation d’armes atomiques en Europe pour décourager toute attaque. En URSS, Staline meurt sans avoir préparé sa succession. S’ensuit une période d’instabilité pendant laquelle Nikita Khrouchtchev s’impose progressivement à la tête du pays. En Iran, la CIA organise secrètement un coup d'État pour renverser le Premier ministre qui a nationalisé le pétrole. Le chah d’Iran remonte sur le trône et entame une politique pro-occidentale. En 1954 en Indochine, la France est battue et contrainte de se retirer. Le Laos et le Cambodge sont reconnus et le Vietnam se retrouve divisé à hauteur du 17e parallèle, avec le nord communiste et la république du Vietnam au sud. En Amérique centrale, au Guatemala, le gouvernement de gauche fait une réforme agraire qui est défavorable à la puissante “United Fruit Company” états-unienne. Cette dernière obtient alors de la CIA d’organiser un coup d’État pour renverser le gouvernement. Mais alors que le monde est de plus en plus divisé, 29 pays dit du “tiers monde”, ayant pour la plupart obtenu récemment leur indépendance se réunissent à Bandung pour condamner la colonisation et pour proclamer leur neutralité. En Europe, l’Allemagne de l’Ouest est finalement intégrée à l’OTAN. L’URSS répond alors en créant le Pacte de Varsovie, une alliance militaire entre les pays du bloc de l’Est. Par ailleurs, un accord est trouvé pour la réunification de l’Autriche, mais le nouveau pays doit rester neutre dans le cadre de la Guerre froide.
La coexistence pacifique (1955 > 1959)
En Hongrie, une insurrection anti-soviétique fait rage et prend de l’ampleur. L’armée soviétique intervient alors pour mâter la rébellion. Au même moment en Egypte, le nouveau président Nasser nationalise le très stratégique canal de Suez, au détriment des français et des britanniques qui le contrôlaient jusqu’alors. En réaction, ces derniers s’allient à Israël et entament une offensive militaire pour reprendre le contrôle du canal. L'URSS, alliée à l’Egypte, menace alors de riposter avec l’arme nucléaire, ce qui oblige les États-Unis à exiger la fin de l’opération. Cet événement marque la fin de la domination coloniale du Royaume-Uni et de la France. Désormais, seuls l’URSS et les États-Unis imposent leur politique. Mais les deux ont maintenant développé d’importants arsenaux nucléaires et savent qu’une guerre aurait des conséquences dévastatrices. L’enjeu est désormais de gagner la supériorité sur d’autres plans. En 1957, l’URSS surprend et inquiète les États-Unis en envoyant le premier satellite dans l’espace. L’année suivante, la Chine entame le bombardement d’îles contrôlées par Taïwan. Les États-Unis déploient alors une flotte militaire dans le détroit et l’offensive est interrompue. Mais l’Union Soviétique n’est pas intervenue au côté de son allié chinois, ce qui irrite Mao Zedong. Ce dernier prend alors ses distances avec l’Union soviétique et lance ses propres programmes de développement. L’année suivante, Khrouchtchev est le premier chef d'État soviétique à faire un voyage diplomatique aux États-Unis, afin d'apaiser les tensions et de trouver un accord sur Berlin Ouest qui est toujours sous contrôle occidental. En Chine, Khrouchtchev est maintenant perçu comme trop conciliant avec l’Ouest. De plus, depuis que Mao Zedong a lancé ses propres réformes, l’URSS n’aide plus la Chine à développer l’arme atomique. Ce qui marque le début de la rupture entre les deux puissances communistes. Cette fois, la rupture entre les deux puissances communistes est officielle.
Cuba (1959 > 1962)
A Cuba, le nouveau gouvernement révolutionnaire de Fidel Castro nationalise les entreprises états-uniennes et se rapproche diplomatiquement de l’URSS. Eisenhower charge alors la CIA d’organiser sa chute. En Afrique, le Congo gagne son indépendance et après des élections, Patrice Lumumba est nommé Premier ministre. Mais dans la riche région minière du Katanga où l’on trouve notamment de l’uranium, des mouvements indépendantistes éclatent, soutenus par l’armée belge. En face, l’URSS et les pays du Tiers-Monde défendent Lumumba. La CIA intervient alors pour organiser sa chute. Le colonel Mobutu s’empare du pouvoir et organise l’arrestation et l’exécution de Lumumba. Aux États-Unis, Kennedy devient le nouveau président. Il prône une coexistence pacifique avec l’Union soviétique, tout en continuant à contenir l’expansion du communisme dans le monde. A Cuba, des contre-révolutionnaires armés par la CIA débarquent sur l’île, mais l’offensive est repoussée. Au même moment, l’URSS envoie le premier homme dans l’espace, Youri Gagarine. Cette fois, Kennedy décide d’investir massivement pour rattraper son retard dans la course à l’espace et pour être le premier pays à fouler le sol lunaire. La même année, alors qu’aucun accord n’a été trouvé sur Berlin Ouest, les soviétiques entament la construction d’un mur qui divise la ville et qui met un terme aux migrations d’Est en Ouest. L’Union soviétique qui a rattrapé son retard industriel et militaire, teste maintenant une bombe atomique 3000 fois plus puissante que celle d’Hiroshima. Par ailleurs, le pays profite de l’échec de l’invasion de Cuba pour se rapprocher du pays et obtient l’autorisation d’y déployer des missiles nucléaires qui menacent directement les États-Unis. Réalisant celà, Kennedy déploie sa flotte militaire et impose une quarantaine totale à l’île, bloquant l’arrivée des navires soviétiques. La tension atteint alors son paroxysme, les deux puissances sont proches d’une guerre nucléaire. Mais finalement un accord est trouvé. Khrouchtchev s’engage à retirer ses missiles nucléaires, en échange de quoi Kennedy promet de ne pas envahir l’île et de retirer ses missiles nucléaires qui sont installés en Turquie et en Italie.
Détente (1962 > 1969)
Après avoir frôlé la guerre nucléaire, les deux puissances entament une série de rencontres pour apaiser la situation. Un accord pour limiter les essais nucléaires est trouvé et une ligne téléphonique directe est mise en place entre le Kremlin et la Maison Blanche pour éviter tout futur incident. Au Vietnam, la tension reste importante entre le nord et le sud qui est défendu par les États-Unis. En août 1964, après une série d’incidents controversés, les États-Unis intensifient leur engagement militaire en bombardant massivement le nord et en déployant des troupes au sud. Le pays débarque aussi des troupes en République Dominicaine où il craint une révolution similaire à celle de Cuba. Enfin en Indonésie, les États-Unis soutiennent le général Soeharto qui, après avoir renversé le gouvernement communiste, entame une répression sanglante contre ses opposants. Plus de 500 000 communistes sont massacrés et des centaines de milliers d’autres sont emprisonnés dans des camps. Au même moment au Vietnam, la guerre s’intensifie, obligeant les États-Unis à y déployer jusqu’à 500 000 soldats. Mais début 1968, le nord Vietnam et les communistes du sud organisent une grande contre-offensive. Aux États-Unis, la victoire semble s’éloigner et la guerre devient de plus en plus impopulaire. Au même moment en Tchécoslovaquie, le gouvernement entame une transition démocratique. L’URSS envahit alors le pays avec trois autres membres du Pacte de Varsovie afin d’y rétablir un gouvernement pro-soviétique. Brejnev qui est désormais à la tête de l’URSS durcit sa politique extérieure. A l’inverse, Nixon, le nouveau président des États-Unis, veut réduire la présence militaire du pays dans le monde, y compris au Vietnam, tout en soutenant financièrement et matériellement les pays qui luttent contre le communisme. Par ailleurs, les États-Unis ont largement rattrapé leur retard dans la course à l’espace et le 21 juillet 1969, Armstrong et Aldrin sont les premiers à marcher sur la lune.
La montée en puissance soviétique (1969 > 1976)
Dans le Golfe d’Aden, La Somalie, après un coup d’État et le Yémen du Sud qui est indépendant depuis 1967, se tournent tous les deux vers le camp soviétique. En 1971, l’ONU vote une résolution qui permet à la République populaire de Chine de remplacer Taïwan au siège permanent du Conseil de sécurité. Nixon fait alors un premier voyage en Chine pour établir un premier contact. Trois mois plus tard, il part à Moscou pour signer un accord de limitation sur les armes offensives stratégiques. Enfin en 1973, les États-Unis officialisent leur désengagement total du Vietnam, laissant aux deux camps la gestion de la suite du conflit. La même année, lors de la quatrième réunion des non-alignés qui a lieu à Alger, 75 pays sont désormais représentés, y compris en Amérique latine où les États-Unis s’assurent de garder à tout prix des gouvernements anti-communistes. Or, au Chili, depuis 1970, le pays est gouverné par Salvador Allende, un socialiste élu démocratiquement qui met en place un programme proche du communisme. La CIA est alors chargée d’organiser secrètement sa chute. Le 11 septembre 1973, après un coup d’État militaire, Augusto Pinochet s’empare du pouvoir et met en place une dictature militaire violente. Le mois suivant, l’Egypte et la Syrie attaquent par surprise Israël. L’URSS soutient l’offensive, alors que les États-Unis mettent en place un couloir aérien pour ravitailler Israël. Finalement un cessez-le-feu est signé, mais la tension est remontée entre les deux puissances. En 1975, les forces nord vietnamiennes envahissent le sud du pays. Aux États-Unis, le congrès bloque toute intervention militaire, et en quelques mois, les communistes l’emportent et réunifient le pays. Alors que la Laos et le Cambodge tombent eux-aussi aux mains de pouvoirs communistes. En Afrique, après le retrait portugais de ses colonies, la guerre fait rage en Angola. Le camp communiste qui est soutenu par l’URSS et Cuba, l’emporte et le nouveau pays passe dans le camp soviétique. Enfin en Europe, l’URSS installe de nouveaux missiles nucléaires plus performants qui menacent plus précisément l’Europe occidentale, ce qui relance les tensions.
La montée en puissance des États-Unis (1976 > 1985)
En Afghanistan, le parti communiste s’empare du pouvoir. En face, des rebelles Moudjahidines, soutenus par le Pakistan et la Chine, organisent une révolte qui se transforme en guerre civile. Au même moment, les États-Unis entament un rapprochement diplomatique avec la Chine et transfèrent leur ambassade à Beijing. Par ailleurs, le pays autorise la CIA à participer au soutien des Moudjahidines en Afghanistan. Mais alors que la situation se complique, l’URSS décide d’intervenir militairement et envahit le pays. La tension remonte encore d’un cran entre les deux camps. Le président des États-Unis Carter relance alors l’armement du pays et annonce des sanctions économiques contre l’URSS. L’OTAN de son côté, répond aux nouveaux missiles soviétiques en installant ses propres missiles nucléaires dans 5 pays d’Europe de l’Ouest. Lors des Jeux Olympiques de Moscou, la plupart des pays occidentaux et arabes boycottent l’évènement. En Pologne, des grèves mettent à mal le pouvoir et aboutissent à la création de Solidarnosc, le premier syndicat libre indépendant du bloc de l’Est. Aux États-Unis, Reagan est élu président et durcit encore la politique extérieure du pays. Il s’engage à former et armer tous les opposants politiques aux gouvernements communistes. Et ce sans envoyer d’armées. En 1982, Brejnev meurt, s'ensuit une période d’instabilité en URSS, alors que l’économie du pays stagne et que l’armée soviétique s’embourbe en Afghanistan.
La fin de la Guerre froide (1985 > 1989)
En 1985, Gorbatchev monte au pouvoir et tente une politique d’apaisement à l’internationale. Il renoue le contact avec les États-Unis avec qui il s’accorde pour réduire de 50% les arsenaux militaires. Mais l’année suivante, la catastrophe nucléaire de Tchernobyl est un nouveau coup dur pour l’Union Soviétique qui peine à gérer cette crise et dont l’image est ternie mondialement. En politique intérieure, Gorbatchev tente des réformes économiques et d’ouverture afin d'accroître la liberté et la transparence. Lors d’une troisième rencontre avec Reagan, les deux s’accordent pour retirer leurs missiles nucléaires en Europe, mettant un terme à la crise des euromissiles. En 1988, l’URSS s’engage à retirer ses troupes d’Afghanistan, puis annonce le retrait de 500 000 soldats stationnés en Europe de l’Est. Si à l’international sa politique porte ses fruits, à l’intérieur de l’URSS et au sein du bloc de l’Est, sa politique de relâchement facilite l’organisation de mouvements d’opposition. En Pologne, des premières élections ont lieu et tournent à l’avantage du parti Solidarnosc. En Hongrie, le pays ouvre sa frontière avec l’Autriche, permettant aux allemands d’Allemagne de l’Est de migrer en Allemagne de l’Ouest sans aucun contrôle. Enfin, Gorbatchev annonce qu’il n’interviendra pas pour protéger le mur de Berlin. Ce dernier est détruit le 9 Novembre 1989. Le mois suivant, Gorbatchev et le nouveau président des États-Unis George Herbert Walker Bush se rencontrent à Malte et déclarent la fin de la Guerre froide.
La chute de l’URSS (1989 > 1991)
Après la chute des pouvoirs communistes en Europe de l’Est et la réunification allemande, l’instabilité fait rage au sein même de l’URSS. Les Républiques baltes sont les premières à proclamer leur indépendance. Le 1er Juillet 1991, le pacte de Varsovie est dissous. Le mois suivant, Gorbatchev évite de justesse un coup d'État. Très affaibli, il perd le contrôle sur l’Union soviétique, alors que de plus en plus de républiques proclament leur indépendance. Finalement, le 25 décembre 1991, l’URSS n’est plus qu’une boîte vide et Gorbatchev est contraint de démissionner. Après environ 45 années de tensions, les États-Unis et l’URSS ne se sont finalement jamais affrontés militairement. Le nom Guerre Froide découle donc de cette période pendant laquelle les deux superpuissances se sont fait une concurrence diplomatique, industrielle et technologique, sans qu’il n’y ait d'affrontement militaire direct.