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Les guerres du Viêt Nam

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Le Vietnam

Guerre civile dans le Dai Viet (1771 > 1786)

On commence à la fin du 18e siècle dans la péninsule indochinoise. Le Dai Viet ou le Grand Viet en français s’étend sur toute la côte Est et est une étape importante pour les navires européens qui se rendent en Chine et au Japon. Ces derniers commercent aussi dans la région et emmènent avec eux des missionnaires catholiques qui tentent de convertir les populations locales. D’un point de vue politique, le pays est dans les faits divisé en deux. Le nord étant contrôlé par le clan des Trinh et le sud par les Nguyen. Mais les nombreuses taxes et la corruption appauvrissent la population qui, en 1771, se rebelle, avec à sa tête le clan des Tay Son. Les Trinh y voient une opportunité et s’emparent de la capitale Phu Xuan puis s’allient avec les Tay Son. Les princes Nguyen sont progressivement battus et massacrés à l’exception de Nguyen Anh qui réussit à fuir à Bangkok avec une petite armée. Les Tay Son se tournent ensuite contre les Trinh et conquièrent tout le pays.

Première intervention française (1786 > 1804)

Au même moment en France, la situation économique est difficile depuis la défaite du pays lors de la Guerre de Sept Ans et son engagement dans la guerre d’indépendance des États-Unis. Le roi Louis XVI voudrait relancer l’économie, notamment en établissant de nouvelles colonies. De son côté, Nguyen Anh cherche désespérément une aide militaire pour reprendre le contrôle de son pays. Les deux s’accordent alors. L’armée française aidera Nguyen Anh dans sa reconquête, en échange de quoi ce dernier s’engage à céder à la France l’île de Poulo Condor, le port de Tourane et à lui offrir d’importants privilèges commerciaux. En 1788, Nguyen Anh entame la reconquête du sud du pays. Mais en France, le roi Louis XVI est détrôné par la révolution française et ne peut tenir son engagement. Seuls quelques officiers français volontaires offrent leur assistance à Nguyen Anh et son armée. A Saïgon, ils font bâtir une citadelle fortifiée dans le style de Vauban. En 1802, tout le pays est conquis et Nguyen Anh devient le premier Empereur de la dynastie Nguyen, sous le nom de Gia Long. Le pays est rebaptisé Vietnam, et Phu Xuan devient la capitale impériale sous le nom de Hué. Le nouvel État est vassal de l’empire Qing. Gia Long ne fait aucune concession à la France, considérant que la pays n’a pas tenu ses engagements.

Conquête française (1804 > 1862)

Dans les années qui suivent, les empereurs qui se succèdent sont globalement opposés à l’influence occidentale et s’en prennent régulièrement aux catholiques du pays qui sont persécutés, ainsi qu’aux missionnaires français et espagnols qui sont torturés et exécutés. Sur cette même période, le Royaume-Uni étend son influence en extrême-orient en s’implantant à Singapour et à Hong Kong et en affaiblissant la Chine. En 1856 débute la seconde guerre de l’opium. La France est impliquée aux côtés du Royaume-Uni. En face, la Chine est en difficulté, d’autant plus que le pays est déchiré par une importante révolte très meurtrière. Au même moment, au Viet Nam qui est désormais appelé le Dai Nam, mais que les occidentaux appellent l’Annam, de nouvelles persécutions très meurtrières contre les catholiques ont lieu. Cette fois, la France profite de la présence de ses armées dans les parages pour lancer une expédition punitive, avec le soutien de l’Espagne. Tourane et Saigon sont prises. Mais à Tourane, les français sont mis à mal et contraints de quitter la ville pour concentrer leurs forces à Saigon. En 1860, à la fin de la seconde guerre de l’opium, de gros renforts français arrivent dans le delta du Mékong, obligeant l’empereur à signer un traité de paix. Ce dernier s’engage à mettre un terme au massacre des catholiques et cède à la France trois provinces qui forment la colonie de Cochinchine.

La Cochinchine (1862 > 1874)

Les français entament rapidement de grands chantiers dans leur nouvelle colonie afin de développer l’agriculture et le commerce. Des canaux sont creusés dans le delta du Mékong pour accroître la production de riz et Saigon et son port sont modernisés pour renforcer l’influence du pays et augmenter les échanges commerciaux. En 1863, la France accepte la requête du roi du Cambodge de faire de son pays un protectorat français, au détriment du Siam voisin. Ensuite, au prétexte de combattre une guérilla soutenue par le Dai Nam, la France occupe les trois provinces du sud. Enfin tout au nord, le pays s’intéresse aussi au fleuve Rouge qui offrirait d’importants débouchés commerciaux jusqu’au Yunnan en Chine, riche en minerais et en thé et qui est encore relativement isolé du commerce international. Mais les autorités de Hanoi s’opposent à l’arrivée de marchands français sur le fleuve. Une expédition est alors envoyée sur place pour négocier, mais elle outrepasse sa mission et conquiert la ville. La France désapprouve cet acte et met un terme à l’occupation. En échange, elle obtient un nouveau traité avec le Dai Nam. La France peut désormais commercer librement sur le Fleuve Rouge et obtient le rattachement officiel des trois provinces du sud à la Cochinchine.

Le Tonkin (1874 > 1885)

Dans les années qui suivent, les français qui commercent sur le fleuve rouge sont harcelés par les Pavillons Noirs, des mercenaires chinois implantés dans la région. Une nouvelle expédition française est alors envoyée pour régler la situation. Mais à nouveau, celle-ci décide seule de conquérir Hanoi. Les Pavillons Noirs contre-attaquent et mettent à mal l’expédition. Mais cette fois, le nouveau pouvoir en France est favorable à une expansion coloniale et envoie des renforts, alors qu’une flotte part bombarder le port de Hué, obligeant le pouvoir à signer un nouveau traité. Le Dai Nam se retrouve divisé, avec le Tonkin au Nord et l’Annam au Sud, et les deux deviennent des protectorats français. La Chine rejette le traité et entame l’invasion du Tonkin. En face, de gros renforts français sont envoyés et l’emportent. Mais malgré la signature d’un accord et le retrait chinois, le mois suivant, une nouvelle offensive surprise relance la guerre. Cette fois, une flotte française part bombarder les ports chinois, y compris celui de Fuzhou où elle détruit une importante flotte navale chinoise. Sur terre, les français franchissent la frontière chinoise, mais ils sont repoussés et battent en retraite. Finalement un traité de paix est signé, mettant définitivement fin au conflit. La Chine reconnaît le protectorat français sur l’Annam et le Tonkin.

L’Indochine (1885 > 1920)

En 1887 la France réunit les trois entités et le Cambodge pour former l’Indochine française. Cependant chaque partie conserve son statut politique, la Cochinchine reste une colonie et l’Annam et le Tonkin des protectorats. Mais les français mettent encore quelques années à vaincre un important mouvement de résistance, qui s’en prend principalement aux chrétiens du pays, considérés comme pro-français. En 1893, après avoir fait pression sur le Siam, la France obtient le contrôle de la rive gauche du Mékong. Le territoire devient le Protectorat du Laos qui est intégré à l’Indochine française. D’un point de vue politique, la France renforce son contrôle sur l’Annam en destituant l’empereur qu’elle considère comme trop opposé à sa politique et en choisissant son fils de 8 ans pour le remplacer. D’un point de vue économique, le riz reste le principal revenu de la colonie, la France tente alors de diversifier ses productions et importe l’hévéa afin de produire du caoutchouc. La demande mondiale étant alors importante avec l’apparition de l’automobile et le boom de la bicyclette. Lors de la Première Guerre mondiale, la colonie fournit d’importantes quantités de matières premières et envoie en France plus de 90 000 travailleurs et soldats. Dès la fin de la guerre, la France promet de moderniser ses colonies. En Indochine, l’université de Hanoi et une dizaine d’écoles supérieures sont ouvertes.

Ho Chi Minh (1920 > 1939)

A Paris vit un annamite surnommé Nguyen Ai Quoc, c’est-à-dire Nguyen le Patriote en français. Après avoir beaucoup voyagé à travers le monde, il s’intéresse de plus en plus à la politique, et plus particulièrement à la révolution bolchevique de Lénine qui revendique le droit des nations à disposer d’elles-mêmes. Il rejoint le Parti communiste français dès sa création et part en 1923 à Moscou pour suivre des cours dans l’Université communiste des travailleurs d’Orient. Quelques années plus tard, en 1930, il fonde à Hong Kong le Parti communiste vietnamien dont la principale revendication est l’indépendance du Vietnam. Au même moment en Indochine, alors que la modernisation n’a pas lieu, des mouvements nationalistes émergent et mettent à mal le pouvoir français. Par ailleurs, le nouvel Empereur Bao Dai, qui a étudié en France et dont le pouvoir est limité, tente des réformes, mais il est peu populaire car il est catholique et trop occidentalisé.

Domination japonaise (1939 > 1945)

Au début de la Seconde Guerre mondiale, la France est envahie par les armées allemandes. l’Indochine se retrouve dirigée par une administration liée au gouvernement de Vichy. Mais le Japon qui est allié à l’Allemagne et qui est en guerre contre la Chine, lui reproche de ne pas suffisamment contrôler la frontière par où transite des ressources vitales pour l’armée chinoise. Après une première tentative d’accord, les japonais envahissent militairement le Tonkin. Les français sont vaincus et contraints de céder au Japon un accès privilégié aux ressources de la colonie et le droit de circuler librement sur le territoire. La souveraineté française est maintenue mais se retrouve sous étroite tutelle japonaise. Mais vers la fin de la guerre, voyant la victoire alliée se profiler, le Japon anticipe son départ et décide d’établir des États asiatiques qui lui sont favorables. En quelques jours, toute l’administration coloniale française est démantelée, et les troupes françaises sont désarmées et faites prisonnières. Ceux qui résistent sont exécutés. Le Japon crée ensuite l’Empire du Vietnam qui réunit le Tonkin et l’Annam, avec Bao Dai à sa tête et pousse le Cambodge et le Laos à prendre leur indépendance. Mais au même moment, Nguyen Ai Quoc qui depuis le début de la guerre est présent dans le Tonkin et qui se fait maintenant appeler Ho Chi Minh, est désormais à la tête du Viet Minh, une organisation militaire indépendantiste qui lutte à la fois contre la colonisation française et contre l’occupation japonaise. Il gagne le soutien de la population qui souffre d’une terrible famine causée par l’occupation japonaise et les bombardements alliés. Le 15 août 1945, le Japon annonce qu’il capitule. Dans la foulée, le Viet Minh profite de la situation pour s’imposer dans tout le pays et pour obtenir l’abdication de Bao Dai.

Instabilité (1945 > 1946)

Le 2 septembre 1945, alors que le Japon signe la capitulation, Ho Chi Minh proclame l’indépendance de la République démocratique du Viêt Nam. Mais en France, le général De Gaulle veut reprendre le contrôle de l’Indochine. Au nord, une armée chinoise entre dans le Tonkin, alors qu’au sud, une armée anglo-indienne débarque à Saïgon où elle tente de rétablir l’ordre en libérant les prisonniers français. Mais une grande partie de la population est hostile au retour des colons et des émeutes éclatent, aboutissant au massacre de centaines de français. Le mois suivant, l’armée française débarque à son tour et parvient difficilement à reprendre le contrôle de la Cochinchine et du sud de l’Annam, le nord restant aux mains du Viet Minh. En parallèle, des négociations ont lieu et aboutissent d’une part au retrait des forces chinoises du Tonkin, et d’une autre à un premier accord avec Ho Chi Minh pour trouver une solution pacifique. L’armée française peut réinvestir Hanoï sans combats, en échange de quoi Ho Chi Minh part en France pour négocier la reconnaissance du Vietnam qui doit être intégré à l’Union française. Mais le principal désaccord concerne la Cochinchine que la France refuse de céder au Vietnam. Profitant que Ho Chi Minh soit en France, la République autonome de Cochinchine est proclamée, ce qui fait échouer les négociations. De retour au pays, Ho Chi Minh reprend les armes contre les français, ce qui marque le début de la guerre d’Indochine.

La guerre d’Indochine (1946 > 1954)

Après avoir échoué à reprendre Hanoï, les forces Viet Minh se replient dans les régions montagneuses au nord. La France crée alors l’État du Vietnam auquel est intégré la Cochinchine avec Bao Dai à sa tête. Au même moment en Chine, après la victoire des communistes contre les nationalistes, Mao Zedong proclame la République populaire de Chine. Le Viet Minh y gagne un allié de taille et se réorganise, gagnant progressivement des territoires. Mais dans le nouveau contexte de la Guerre froide, les États-Unis entament une politique interventionniste dans le monde afin d’endiguer l’expansion du communisme. Le pays qui est déjà impliqué en Corée, considère la guerre d’Indochine non plus comme une guerre coloniale, mais comme une guerre contre le communisme. Par conséquent, les États-Unis soutiennent désormais militairement la France. Celle-ci fait fortifier Hanoï et concentre ses forces sur le reprend le contrôle du delta du fleuve Rouge. Le front se fige ensuite et la guerre s'enlise. En 1953, les armées Viet Minh étendent leur contrôle vers l’ouest, occupant aussi une partie du Laos qui obtient officiellement son indépendance. La France réagit en parachutant des forces en plein cœur de la zone Vietminh afin d’établir une zone fortifiée qui bloquerait la route principale qui mène au Laos. Mais les Viet Minh contre-attaquent et au bout de deux mois de combats acharnés l’emportent, faisant près de 12 000 prisonniers français. La France se retrouve contrainte de négocier la paix. Le 20 juillet 1954 à minuit, un traité est signé. Le Vietnam se retrouve temporairement divisé à hauteur du 17e parallèle avec la République démocratique du Viêt Nam, communiste, au nord et l’État du Vietnam au sud, avec Bao Dai à sa tête. Un référendum doit être organisé pour la réunification du pays. Les États-Unis et le Sud Vietnam ne signent pas l’accord.

Les États-Unis (1954 > 1965)

Au sud, Bao Dai est évincé du pouvoir par son Premier ministre Ngo Dinh Diem. Ce dernier fonde la république du Viêt Nam et renforce son alliance avec les États-Unis en allant rencontrer le président Eisenhower. Mais sa politique autoritaire le rend impopulaire et renforce les mouvements d’oppositions. Parmi eux, les communistes du Front national de libération du Sud Viêt Nam sont ravitaillés par les Nord-Vietnamiens via un ensemble de routes et de pistes qui sont construits secrètement de part et d’autre des frontières avec le Laos et le Cambodge. La situation se complique et oblige les États-Unis à renforcer leur soutien afin d’éviter un nouveau revers dans le cadre de la guerre froide. Le pays vient en effet d’échouer à renverser les communistes de Cuba et n’a pu empêcher la construction du mur de Berlin. Mais la politique trop violente de Ngo Dinh Diem, notamment contre la majorité bouddhiste, pousse les États-Unis à soutenir un coup d'État. La situation est encore plus instable et le pouvoir de Saïgon s’effondre. Les États-Unis utilisent alors comme prétexte une série d’incidents controversés dans le Golfe du Tonkin entre ses navires militaires et des torpilleurs nord-vietnamiens pour entamer des bombardements au nord et pour envoyer des troupes militaires au sud.

La guerre du Viêt Nam (1965 > 1968)

Le Nord-Vietnam étant allié à la Chine et à l’URSS, les États-Unis limitent dans un premier temps leurs bombardements afin d’éviter l’escalade jusqu’à une guerre nucléaire. Le pays évite à tout prix d’attaquer Hanoi, le port stratégique de Haiphong et la zone frontalière chinoise. La piste Ho Chi Minh est la principale cible, afin d’interrompre le ravitaillement en armes et en hommes du Front national de libération qui est désormais fort d’environ 300 000 hommes. Ces derniers, que les États-Unis appellent les Vietcongs, organisent une guérilla depuis la jungle où ils se cachent. Les États-Unis ont beau avoir la meilleure armée au monde, ils ne parviennent pas à obtenir une bataille rangée face à un ennemi invisible et très bien organisé. Les États-Unis tentent alors de déloger les Vietcongs de leurs caches et de détruire les cultures, en brûlant la jungle avec du Napalm et en déversant massivement un puissant herbicide appelé l’agent orange. Par ailleurs, des troupes sont régulièrement larguées dans les zones contrôlées par les Vietcongs, attaquant par surprise les villages, à la recherche des communistes. Au nord, les États-Unis intensifient leurs bombardements. Mais en face, les nord-vietnamiens préparent un plan et organisent des attaques proches de la frontière afin d’attirer les troupes états-uniennes dans cette zone.

Les États-Unis en difficulté (1968 > 1970)

Le 30 janvier 1968, une énorme contre-offensive coordonnée par le Nord-Vietnam et les Vietcongs est organisée dans tout le Sud. Une centaine de villes et de bases militaires sont attaquées en même temps. Les États-Unis mettent un mois à reprendre la main. Mais le pays réalise que la victoire lui échappe, à moins d’augmenter encore les effectifs. Or aux États-Unis, la guerre est de plus en plus impopulaire et des mouvements pacifistes s’organisent. Les États-Unis n’ont d’autres choix que d’entamer des premières négociations avec les autres protagonistes à Paris. Fin 1968, lors de l’élection présidentielle, Richard Nixon est élu notamment sur la promesse d’une paix honorable au Vietnam. Mais alors que les manifestations pacifistes prennent de l’ampleur, il cherche à tout prix une autre issue que la défaite. Il entame alors un retrait très progressif des 540 000 soldats présents au Vietnam, tout en misant sur la formation des soldats Sud-Vietnamiens pour qu’ils prennent le relais. Par ailleurs, le pays intensifie encore les bombardements, y compris au Laos et au Cambodge, visant la piste Ho Chi Minh et les positions Vietcongs. Au même moment au Cambodge, après un coup d’État, le nouveau pouvoir exige le retrait des Nord-Vietnamiens et des Vietcongs de son territoire. En réaction, ces derniers attaquent l’armée cambodgienne et menacent même la capitale Phnom Penh. Le Sud-Vietnam envoie alors des renforts au Cambodge.

Fin de la guerre (1970 > 1973)

A l’international, la Chine et l’URSS, après de nombreux désaccords ont rompu leur alliance. Le Nord-Vietnam choisit de se ranger du côté soviétique et perd ainsi le soutien militaire de la Chine. Au même moment, Nixon part rencontrer Mao Zedong afin d’établir un rapprochement diplomatique avec la Chine, qui pourrait lui être favorable au Vietnam. Un mois plus tard, alors que le retrait des troupes états-uniennes s’accélère, une grande offensive Nord-Vietnamienne est lancée depuis le nord et le Cambodge. Les Sud-Vietnamiens réussissent à la repousser avec l’appui aérien des États-Unis. Le Nord-Vietnam y perd 100 000 hommes et se retrouve affaibli. Les États-Unis en profitent alors pour encore intensifier les bombardements, cette fois toutes les infrastructures stratégiques sont visées, y compris le port de Haiphong et Hanoi. L’objectif étant d’obliger le Nord-Vietnam à accélérer les négociations pour la paix. Mais le plus gros désaccord concerne le retrait ou non des forces Vietcongs des positions qu’elles contrôlent au Sud. Le Sud-Vietnam étant farouchement opposé à céder du territoire. Mais les États-Unis veulent la paix à tout prix et font pression sur leur allié pour qu’il accepte. Le 27 janvier, les accords de Paris sont signés. Les États-Unis s’engagent à retirer leurs dernières troupes, le Nord-Vietnam accepte un cessez-le-feu et le Sud-Vietnam abandonne cède à contre-coeur les zones contrôlées par les Vietcongs. Enfin, toutes les parties s’engagent à retirer leurs forces du Cambodge et du Laos.

Réunification du Viêt Nam (1973 > 1975)

Après le retrait complet des États-Unis, la crise pétrolière de 1973 contraint le pays à limiter ses aides au Sud Vietnam, dont l’économie est mise à mal. Le Nord-Vietnam en profite et relance l’offensive en décembre 1974. Les forces sud-vietnamiennes sont submergées et demandent de l’aide aux États-Unis, mais le congrès bloque toute intervention militaire. En Avril, Saigon tombe, la ville est rebaptisée Ho-Chi-Minh ville en hommage à l’ancien leader Nord-Vietnamien qui est mort de maladies durant la guerre. Au même moment, le Cambodge tombe aux mains des Khmers rouges communistes. Puis le mois suivant, le Laos se retrouve à son tour contrôlé par des communistes. En 1976, la République Socialiste du Vietnam est proclamée, réunifiant le Nord et le Sud. Environ 3 millions de personnes sont mortes durant la guerre, alors que le pays est ravagé par les 7 millions de tonnes de bombes qui ont été larguées par les États-Unis, ce qui représente environ trois fois plus de bombes que celles larguées en Europe durant la Seconde Guerre mondiale. 20% des forêts du pays et une grande partie des terrains agricoles sont contaminés par l’agent orange, ce qui va provoquer des maladies auprès de 1 à 3 millions de personnes, dont de nombreux enfants qui naîtront avec des malformations. Enfin, environ 1 million de personnes fuiront le nouveau pouvoir communiste.

Guerre sino-vietnamienne (1975 > 1979)

Au Cambodge qui est appelé le Kampuchéa démocratique, les Khmers rouges mettent en place une dictature extrêmement violente. Le pays qui reçoit un soutien militaire de la Chine, s'oppose à la domination vietnamienne dans la région et organise des raids contre les villages vietnamiens frontaliers. En réaction, en décembre 1978, l’armée Vietnamienne envahit le pays et met en place un pouvoir qui lui est favorable. En représailles, la Chine lance une expédition punitive et entame l’invasion du Nord du Viet Nam. Après avoir évolué sur quelques dizaines de kilomètres, les forces chinoises font demi-tour, ravageant tout derrière elles. Les deux camps revendiquent la victoire. La tension restera ensuite importante entre les deux pays, aussi car les deux revendiquent le contrôle des îles Paracels et Spratleys qui sont situées en mer de Chine méridionale.