La piraterie
Antiquité (14e siècle avant JC > -67)
La piraterie semble exister depuis que l’homme maîtrise la navigation. Déjà au 14e siècle avant JC, les égyptiens mentionnent les “peuples de la mer” qui opèrent dans la mer Méditerranée orientale et qui organisent des attaques notamment dans le delta du Nil. Plus tard dans la Grèce antique, des textes anciens indiquent la présence de pirates notamment Phéniciens et grecs qui organisent des rapts pour revendre des esclaves. Mais alors qu’Athènes monte en puissance, une alliance militaire est créée entre les cités grecques afin de combattre les Perses. Cette alliance a aussi pour conséquence de fortement diminuer la piraterie dans la région. Par la suite, Rome après une victoire maritime décisive contre Carthage, s’impose dans le bassin Méditerannéen occidental. Mais sa flotte est régulièrement attaquée par des pirates, notamment Illyriens ou Ciliciens. En 75 avant Jésus Christ, Jules César qui n’est encore qu’un militaire est capturé par des pirates ciliciens en Mer Egée. Il est fait prisonnier pendant 38 jours et est libéré contre une rançon qu’il estime lui-même pas assez élevée. Après sa libération, il rassemble une flotte militaire privée et se venge en capturant et en crucifiant ses ravisseurs. En 67 avant JC, d’autres pirates Ciliciens organisent un raid sur Ostie à seulement quelques kilomètres de Rome. Cette fois, le général Pompée obtient tous les pouvoirs pour combattre la piraterie. Il monte une puissante flotte militaire et en seulement 3 mois il éradique la piraterie dans tout le bassin méditerannéen qui restera ensuite pacifié pendant plusieurs siècles.
Europe du Nord (405 > 1400)
Au nord de l’Europe, la piraterie existe aussi sous différentes formes. En 405 quelque part en Grande-Bretagne, selon la légende, un jeune homme de 16 ans nommé Patrick est capturé par des pirates. Il est ensuite revendu en Irlande en tant qu’esclave. Six ans plus tard, il réussit à fuir et retourne sur l’île de Grande-Bretagne pour devenir prêtre. Mais en 432, le pape Célestin lui demande de retourner en Irlande pour évangéliser la population. Il deviendra par la suite le Saint-Patrick qui est célébré chaque année en Irlande. Au 8ème siècle, les vikings dominent le nord de l’Europe. Excellents navigateurs, ils s’adonnent à la piraterie, attaquant et pillant les riches monastères et les ports d’Europe. Progressivement, les vikings se sédentarisent sur les territoires vaincus et abandonnent la piraterie pour se concentrer sur les échanges commerciaux. Le royaume du Danemark, après avoir vaincu les pirates slaves de la mer Baltique domine les mers du nord de l’Europe. A la fin du 14e siècle, la reine Marguerite, qui est aussi reine de Norvège, a des vues sur le trône de sa concurrente la Suède. Cette dernière, ne possède pas de flotte militaire suffisamment puissante et par conséquent organise une guerre de course, c’est-à-dire qu’elle engage des corsaires, des marins indépendants pour attaquer la flotte marchande danoise et pour ravitailler Stockholm qui est assiégée. Mais en 1395, la paix est signée et deux ans plus tard les trois royaumes du nord sont réunis sous le nom d’union de Kalmar. Les frères des Victuailles, perdent alors leur titre de corsaire, mais continuent leurs raids en tant que pirates. Depuis leur base sur l’île de Gotland, ils s’en prennent aux navires commerçants de tous bords. Dans les années qui suivent, ils sont pourchassés par tous les pouvoirs et sont éliminés.
Les guerres de course (1400 > 1580)
En mer Méditerranée, les chrétiens et les musulmans se font une guerre maritime. Du côté musulman, l’empire ottoman engage des corsaires qu’il arme afin d’attaquer les navires chrétiens et les côtes du sud de l’Europe. L’un des marins engagés, Arudj Reïs, mieux connu aujourd’hui sous le nom de Barberousse, part avec ses frères s’installer à Djerba. De là, il organise des raids vers l’Espagne et l’Italie afin de capturer des esclaves catholiques qui sont revendus sur les marchés ottomans. En 1516, il fait tuer le souverain d’Alger et s'empare du pouvoir. Mais quelques années plus tard, il est tué à son tour lors d’une attaque espagnole. Son frère Khayr-Ad-Din reprend alors sa mission et son nom Barberousse. Il reçoit plus de renforts militaires de l’empire ottoman en échange de la suzeraineté de l’Empire sur Alger et ses environs. Au même moment, les espagnols et les portugais explorent et conquièrent les territoires d’Amérique. Depuis 1494, les deux états se partagent le nouveau monde et ses richesses, avec l’appui du pape. Mais ce partage ne fait pas les affaires des autres puissances catholiques d’Europe de l’Ouest qui embauchent alors des corsaires pour rompre le monopole espagnol en Amérique. En 1522, le français Jean Fleury s’empare de deux caravelles espagnoles qui ramenaient un important trésor aztèque en Espagne. En conséquence, l’Espagne sécurise désormais ses routes commerciales en organisant des convois maritimes protégés. Mais le pays subit de plus en plus d’attaques de corsaires français, anglais et néerlandais jusque dans les Caraïbes où même les ports et les colonies sont pillés. Au milieu du 16e siècle, le corsaire François Le Clerc, dit Jambe de Bois, met à sac de nombreuses colonies espagnoles et s’installe à Sainte-Lucie pour attaquer les navires de passage. En 1577, le corsaire anglais Francis Drake est secrètement chargé par la reine de piller les ports espagnols des côtes Pacifique d’Amérique. Sa mission est un succès, il rentre en Angleterre chargé de métaux et de pierres précieuses.
Les Wako et les Barbaresques (1550 > 1635)
L’Asie n’est pas épargnée par la piraterie. Dans l’empire Ming, le commerce maritime est très contrôlé et les nombreuses taxes poussent certains commerçants à se tourner vers la contrebande et la piraterie. Ils rejoignent les Wako, des pirates japonais qui contrôlent de nombreuses bases et qui organisent des attaques contre les côtes et établissent des échanges commerciaux clandestins. Ils vendent notamment du salpêtre chinois et du soufre du Japon, tous deux nécessaires pour produire de la poudre à canon, ainsi que de l’argent qui est vendu par les Espagnols aux Philippines et dont la Chine manque cruellement. Dans la mer Méditerranée, après l’échec de la prise de Malte, l’empire ottoman perd maintenant une importante bataille maritime face à une coalition chrétienne. Affaibli sur les mers, l’empire ottoman n’a plus de flotte militaire capable de rivaliser avec les puissances européennes. Seuls les barbaresques continuent alors la guerre de course et la piraterie contre les chrétiens. En 1609 en Espagne, le roi Philippe III promulgue l’expulsion des Morisques, les descendants des musulmans qui avaient été christianisés un siècle plus tôt lors de la reconquista. Beaucoup partent s’installer à Salé où ils deviennent des pirates qui s’en prennent aux européens dans l’Océan Atlantique. En 1618 à Lanzarote, des barbaresques capturent le hollandais Jan Janszoon qu’ils revendent ensuite à Alger. Ce dernier se convertit à l’Islam, est rebaptisé Murat Reis et entame une carrière de pirate. Il migre à Salé où il monte rapidement en grade jusqu’à devenir grand amiral. En 1627, il organise une expédition jusqu’en Islande où il s’empare de captifs qui sont revendus comme esclaves. Quatre ans plus tard, il organise une autre expédition au Sud de l’Irlande et met à sac la ville de Baltimore, faisant à nouveau des captifs. En 1635, Murat Reis est capturé par les Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem et est fait prisonnier à Malte.
Âge d'or de la piraterie (1635 > 1692)
Dans les Caraïbes, les pirates et corsaires ont maintenant comme principales bases l’île de la Tortue et Port-Royal en Jamaïque. La France et l’Angleterre les tolèrent car ils affaiblissent l’Espagne tout en ramenant de nombreuses richesses. Henry Morgan, le gouverneur de la Jamaïque, est lui-même connu pour avoir pillé de nombreuses villes espagnoles. Les pirates sont principalement des hommes qui fuient la misère et le chômage, à la recherche de liberté, de richesse et d’aventure. Ils respectent un code de loi qui organise la vie à bord, qui définit un partage équitable des futurs butins et qui offre une indemnisation aux blessés. De plus, les capitaines des navires sont élus démocratiquement. Mais la vie à bord est loin d’être facile, les conditions sont rudes et la durée de vie moyenne est très courte. Dans les années 1670, l’Espagne signe la paix avec l’Angleterre, la France et les Provinces Unies, reconnaissant leurs possessions territoriales en Amérique. Par ailleurs, les puissances européennes misent de plus en plus sur la culture de la canne à sucre pour s’enrichir et veulent donc la stabilité dans la région. Les corsaires ne sont plus désirés et perdent leur autorisation d’attaquer les Espagnols. Sans travail, mais toujours armés et équipés, beaucoup se tournent vers la piraterie, s’en prenant désormais aux navires marchands de toutes origines. En 1692, Port-Royal est presque entièrement détruite par un tremblement de terre. La situation se complique pour de nombreux pirates dans les Caraïbes.
La “ronde des pirates” (1692 > 1701)
Toujours en 1692, l’anglais Thomas Tew, est engagé comme corsaire pour attaquer les forts français en Afrique. Mais en chemin, il change de plan et se tourne vers la piraterie. Il continue sa route jusque dans l’Océan indien, et après des mois de navigation, il entre dans la Mer Rouge où passe une importante route commerciale arabo-indienne. Il pille sans trop de difficulté un navire commerçant Mogol plein de richesses. Chaque membre de l’équipage reçoit l’équivalent de 30 années de salaire. A son retour dans les Caraïbes, l’information circule rapidement et pousse de nombreux pirates à partir opérer dans l’Océan indien. L’un d’eux, Henry Every qui a travaillé dans la Royal Navy, se retrouve à la tête d’une puissante flotte de pirates et s’empare d’un véritable trésor en capturant un navire du Grand Moghol. Les pirates ont comme principale base, l’île de Sainte-Marie au large de Madagascar où ils peuvent se ravitailler en vivres et en eau potable et où il revendent leurs butins. Les navires commerçants arabes, perses, indiens, mais aussi portugais, anglais, français et néerlandais sont attaqués. La piraterie menace les routes commerciales, alors que les nombreuses richesses volées finissent au marché noir en Amérique, faisant concurrence aux marchés européens. Pour les puissances européennes, la piraterie devient un fléau qu’il faut combattre. La Compagnie britannique des Indes orientales, qui opère dans l’Océan indien, arme désormais ses navires marchands et organise des convois commerciaux qu’elle protège. Par ailleurs, le Capitaine William Kidd est embauché comme corsaire, avec comme double mission de combattre les pirates et les français dans l’Océan indien. Mais après un long voyage, l’expédition n’a pas fait de grande prise et l’équipage fait pression pour attaquer d’autres navires commerçants. Le capitaine Kidd cède et passe donc de chasseur de pirates à pirate lui-même. A son retour à New York, il est considéré comme un traître et est arrêté et condamné à mort.
Fin de l’âge d’or de la piraterie (1701 > 1730)
Lors de la Guerre de succession d’Espagne qui oppose notamment l’Angleterre à l’Espagne et à la France, chaque camp tente de se renforcer en embauchant des pirates en tant que corsaires. En 1703 puis en 1706, les flottes franco-espagnols attaquent Nassau au cœur des Bahamas. Les britanniques fuient l’île, la laissant aux mains des pirates qui y fondent ce qu’ils appellent la “République des pirates”. Dès la fin de la guerre en 1713, les corsaires perdent leur emploi. A nouveau, beaucoup se tournent vers la piraterie et partent s’installer à Nassau. De là ils opèrent dans toutes les Caraïbes et en Amérique du Nord. Parmi eux, Edward Teach qui est surnommé Barbe Noire s’empare d’un grand navire négrier français avec lequel il organise une série d’attaques dans les Caraïbes. Un an plus tard, à la tête de 5 navires, il part faire le blocus de Charleston, pillant les navires qui tentent de quitter le port. Mais au même moment, la Grande Bretagne veut mettre un terme à la piraterie qui met à mal l’économie dans la région. Le pays vote une loi qui condamne à mort les pirates tout en offrant l'amnistie à ceux qui décident d’arrêter. Une flotte militaire part à Nassau annoncer la nouvelle. Une partie des pirates accepte l'amnistie et reconnait le nouveau gouverneur britannique de l’île. Les autres quittent l’île pour tenter leur chance ailleurs. Le Britannique Bartholomew Roberts choisit d’attaquer les navires négriers sur les routes du commerce triangulaire. Il est connu pour avoir capturé des centaines de navires. De son côté, Christopher Condent, après avoir sillonné les océans pendant 2 ans, attaque maintenant des navires dans l’Océan indien. Se sachant recherché par la Compagnie britannique des Indes orientales, il rejoint l’île Bourbon où lui et son équipage obtiennent l’amnistie du gouverneur français. Un autre pirate qui a fui Nassau est le français Olivier Levasseur dit “La Buse”, qui s’empare en 1721 d’un navire portugais qui ramenait des Indes orientales l’ancien gouverneur et les richesses qu’il a accumulées pendant 10 ans. C’est la plus grosse prise jamais faite par un pirate. La Buse se réfugie ensuite à Saint-Marie d’où il continue ses attaques, y compris contre des navires français. Mais en 1729, il est capturé. Lors de son exécution, il aurait lâché un bout de papier avec un code, en déclarant, “Mon trésor à qui saura le prendre”. Ce trésor est encore recherché aujourd’hui.
Montée en puissance britannique (1730 > 1816)
Dans les années qui suivent, la guerre contre la piraterie menée par la Grande Bretagne et la France fait effet dans l’océan indien et dans les Caraïbes où elle diminue. En 1756 commence la Guerre de Sept Ans. La Grande Bretagne qui domine les mers avec sa puissante Royal Navy, l’emporte et s’empare de nombreuses colonies françaises en Amérique du Nord et s’implante durablement en Inde. Par la suite, lors des guerres de la révolution française, la France perd à nouveau plusieurs batailles maritimes. Le pays relance alors la guerre de course. Robert Surcouf devient un redoutable corsaire. Basé sur l’île de France, il s’empare régulièrement de nombreux navires marchands britanniques, s’attaquant même aux navires de guerre de la Compagnie britannique des Indes orientales. En mer Méditerranée, les pirates barbaresques continuent de capturer des navires et d’imposer des tributs. Mais aux États-Unis, le président Thomas Jefferson décide de ne plus payer, ce qui provoque une guerre. Des navires états-uniens imposent alors un blocus à Tripoli, jusqu’à obtenir un traité de paix. Au même moment en Europe, ont lieu les guerres napoléoniennes. Si Napoléon domine sur terre, le Royaume-Uni contrôle les mers et en profite pour encore étendre son empire colonial en s’emparant de colonies françaises et néerlandaises. En 1815, après la chute de Napoléon, l’île Bourbon est restituée à la France, mais pas l’île de France qui devient l’île Maurice. La même année, alors que la piraterie reprend contre les États-Unis en mer Méditerranée, une puissante flotte militaire est envoyée au large d’Alger. Sans combat, cette dernière négocie et obtient la fin de la piraterie contre ses navires. L’année suivante, une flotte anglo-néerlandaise part bombarder le port d’Alger. Vaincu, le souverain local s’engage à mettre un terme à l’esclavage des chrétiens, ce qui accélère la fin de la piraterie dans la mer Méditerranée.
La domination britannique (1816 > 1903)
Le Royaume-Uni qui a déjà bien entamé sa révolution industrielle, continue d’étendre son empire et de combattre la piraterie afin de sécuriser ses routes commerciales. En 1820, le pays lance une expédition punitive dans le Golfe Persique, officiellement pour combattre la piraterie, mais aussi pour affaiblir ses concurrents commerciaux. Après sa victoire, le pays prend le contrôle de ce qui était alors appelé la côte des pirates. Quatre ans plus tard, le Royaume-Uni et les Pays-Bas s'accordent pour le partage du détroit de Malacca. Les deux s’engagent à combattre la piraterie dans la région. Enfin, plus au nord, la tension monte entre la Chine et la compagnie britannique des Indes orientales qui organise le commerce illégal de l’opium pour affaiblir la Chine. Après une guerre, les britanniques gagnent des avantages commerciaux dans les ports chinois et reçoivent l’île de Hong Kong. Le Royaume-Uni peut maintenant compter sur ses nouveaux navires à vapeur qui sont bien plus puissants pour sécuriser son vaste empire. Ainsi en 1855, alors que des navires commerçants britanniques sont capturés par des pirates chinois non loin de Hong Kong, deux navires à vapeur britannique, aidés par un navire états-unien, l’emportent face 36 jonques de pirates. Cette fois la supériorité militaire des grandes puissances dépasse largement les forces des pirates qui sont combattus de partout. La piraterie ne se maintient plus que dans les archipels reculés où il n’y a pas de pouvoir fort. En 1898, après une défaite, l’Espagne cède les Philippines aux États-Unis. Ces derniers y éradiquent la piraterie en quelques années.
La piraterie moderne (1945 > Aujourd’hui)
Après la Seconde Guerre mondiale, la décolonisation et l’instabilité politique font réapparaître la piraterie dans certaines régions. Dans la mer de Célèbes, des groupes indépendantistes du sud des Philippines organisent des actes de piraterie contre les navires commerçants, les navires de transports et même contre des villes et villages côtiers. Dans la corne de l’Afrique, l’instabilité est grande en Somalie où a lieu une guerre civile. Profitant du chaos, des navires de pêche étrangers violent la zone somalienne au détriment des pêcheurs locaux. En conséquence, certains se tournent vers la piraterie, attaquant les navires de pêche étrangers qu’ils libèrent contre rançons. La piraterie se développe et menace désormais l’importante route commerciale maritime qui relie l’Asie à l’Europe. En conséquence, l’ONU vote une résolution qui encourage toutes les puissances à combattre la piraterie jusque dans les eaux somaliennes. Dans le Golfe de Guinée aussi la piraterie se développe. La région est riche en pétrole offshore, ce qui ne profite pourtant pas aux populations locales. En conséquence, certains groupes, principalement nigérians, se tournent vers la piraterie et organisent des attaques de plus en plus loin en mer. Enfin, dans les Caraïbes, des attaques visent régulièrement les navires des plaisanciers. Alors qu’au Venezuela, l’instabilité économique et politique pousse de nombreux pêcheurs à se tourner vers la piraterie. Aujourd’hui la piraterie est relativement rare dans le monde. Elle se maintient encore principalement dans des régions pauvres et reculées où règne l’instabilité politique ainsi que proche des détroits stratégiques.