L’URSS (3/3)
Contexte (1914)
On commence à la veille de la Première Guerre mondiale. L’Empire russe, qui est gouverné depuis 3 siècles par la dynastie des Romanov couvre un peu moins d’1/6ème des terres émergées de la planète. L’industrie du pays se porte bien, principalement grâce à l’importante production d’acier, de charbon et de pétrole, mais les conditions de travail pour les ouvriers sont très pénibles. Le pays est peuplé par un peu plus de 170 millions d’habitants, dont l’immense majorité sont des paysans pauvres, mal équipés et liés à des communautés appelées les “Mir”. D’un point de vue militaire, le pays possède la plus grande armée au monde avec environ 6 millions de soldats, mais ceux-ci sont moins bien équipés et formés que dans d'autres pays, notamment l’Allemagne qui possède la meilleure armée au monde. D’un point de vue diplomatique, la Russie, la France et le Royaume-Uni forment la Triple-Entente qui s’oppose à la Triple Alliance, de l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie. Enfin, dans les Balkans, la tension monte entre l’Autriche-Hongrie qui voudrait y étendre son empire et la Russie qui se veut protectrice des peuples slaves et orthodoxes.
La Première Guerre mondiale (1914 > 1915)
Le 28 Juin 1914 à Sarajevo, l’héritier du trône d’Autriche et sa femme sont assassinés par un nationaliste serbe de Bosnie. En représailles, l’Autriche-Hongrie, soutenue par l’Allemagne, déclare la guerre à la Serbie. La Russie, alliée à la Serbie, décrète la mobilisation générale et en quelques jours, la Première Guerre mondiale éclate. Saint-Pétersbourg, la capitale russe est rebaptisée Petrograd afin de ne pas avoir un nom à consonance allemande. A Londres, les membres de la Triple Entente s’accordent pour ne pas signer de paix séparée avec la Triple Alliance. La Russie lance deux offensives, une en Prusse orientale qui est repoussée et une autre en Galicie qui évolue avec succès. Au Sud, l’empire ottoman rejoint la Triple Alliance et ferme les détroits qui relient la mer Noire à la mer Méditerranée, isolant la Russie. En 1915, alors que le front de l’Ouest est figé par les tranchées, l’Allemagne lance une grande offensive contre la Russie et s’empare de nombreux territoires.
La fin des Romanov (1915 > 24 octobre 1917)
Des millions de réfugiés errent dans tout le pays, alors que l’industrie tourne à plein régime pour la guerre, au détriment des besoins civils. L’inflation et les nombreux rationnements font monter la colère au sein du peuple, alors que la guerre s’éternise et que le moral des troupes est au plus bas. Un peu partout des grèves sont organisées. A Petrograd, celles-ci tournent à la révolution armée incontrôlable, ce qui oblige l’Empereur Nicolas II à abdiquer, marquant la fin de la dynastie des Romanov. Un gouvernement provisoire est mis en place et tente d’apaiser la situation, mais il choisit de continuer la guerre, conformément à l’engagement pris auprès de ses alliés. Sur les fronts, de plus en plus de soldats épuisés et mécontents désertent. Dans les campagnes, les paysans attaquent les propriétés des riches et s’emparent des terres cultivables. Dans les usines, les ruptures d’approvisionnement mettent de plus en plus d’ouvriers au chômage, ce qui provoque de nouvelles grèves. Impuissant, le gouvernement provisoire est incapable de contrôler le pays.
La révolution d’Octobre (24 octobre 1917 > 3 mars 1918)
A Petrograd, le parti bolchévik avec Vladimir Lénine à sa tête, profite du chaos pour enclencher une nouvelle révolution et s’emparer du pouvoir. Le parti veut la paix immédiate, une redistribution des terres aux paysans, le contrôle ouvrier dans les usines et l’égalité et l'émancipation des minorités, gagnant facilement le soutien d’une large partie de la population. Un appel à la paix, sans annexion ni indemnité, est lancé en Europe et un cessez-le-feu est signé avec l’Allemagne. Par ailleurs, les bolcheviks annulent les dettes du pays, provoquant la colère des anciens alliés. Dans le pays, de nombreuses minorités profitent de la situation pour proclamer leur indépendance, contraignant les bolcheviks à réagir pour éviter de perdre l’accès à certaines ressources vitales telles que le pétrole azéri, les minerais du Caucase ou le blé ukrainien. Mais le 9 février 1918, l’Allemagne et ses alliés reconnaissent officiellement l’Ukraine. En réaction, les bolcheviks interrompent les négociations pour la paix. L’Allemagne reprend l’offensive et s’empare très rapidement de larges territoires, contraignant les bolchéviks à signer un traité de paix très défavorable. Ils reconnaissent de nombreuses indépendances et cèdent des territoires à l’empire ottoman, perdant ⅓ de la population et l’accès à de nombreuses ressources. C’est la fin de la Première Guerre mondiale pour la Russie, mais ses anciens alliés ne reconnaissent pas le traité et préparent des forces pour soutenir les milices anti-bolcheviks.
Guerre civile russe (3 Mars 1918 > 30 décembre 1922)
Craignant que Petrograd soit envahie, Lénine déplace la capitale à Moscou, au cœur de la zone qu’il contrôle. Tout autour, des armées et des gouvernements rebelles s’organisent. A l’Est, la légion tchécoslovaque se rebelle et prend le contrôle du Transsibérien, menaçant entre autres Iekaterinbourg où la famille Romanov est détenue. Cette dernière est alors exécutée pour éviter qu’un jour elle ne remonte sur le trône. Au Sud l’armée des volontaires, renforcée par des cosaques contrôle le Nord du Caucase. En Europe, la Première Guerre mondiale se termine avec la défaite allemande. Lénine dénonce immédiatement le traité signé avec l’Allemagne et son armée entre en Biélorussie et en Ukraine. En face, notamment la France, le Royaume-Uni, les États-Unis et le Japon renforcent leur soutien aux armées rebelles appelées les armées blanches, alors que l’armée rouge bolchevik est réorganisée et renforcée par le commissaire de la guerre, Léon Trotsky. Lénine rêve d’exporter la révolution bolchévique dans toute l’Europe et pour y arriver, il compte passer par la Pologne contre qui il entre en guerre. Plus au Nord, une troisième armée blanche menace Petrograd. Dans les campagnes, des paysans forment des armées vertes qui luttent d’une part contre les bolchéviques qui réquisitionnent les récoltes de force et de l’autre contre les armées blanches dont les chefs veulent rétablir l’ancien système et rendre les terres aux riches propriétaires. Enfin, des milices indépendantistes s’organisent dans tout le pays qui se retrouve entièrement fracturé. L’armée rouge prend progressivement le dessus, mais est en difficulté face aux polonais qui s’emparent de Kiev. Une contre-attaque les repousse jusqu’aux portes de Varsovie, où l’armée rouge est vaincue et repoussée à son tour. Après des négociations, la paix est signée et la Pologne obtient un grand territoire. Après avoir vaincu les dernières poches rebelles, le 30 décembre 1922, l’Union des Républiques socialistes soviétique ou l’URSS est proclamée. Elle réunit alors 4 républiques. Après 8 années de guerre, le pays est dévasté. 8% de la population d’avant-guerre est morte alors que 7 millions d’orphelins errent dans les rues. A l’internationale, l’Union soviétique se retrouve isolée. Seule l’Allemagne, elle aussi isolée, se rapproche diplomatiquement. L’URSS lui offre de se réarmer secrètement sur son territoire, ce qui va à l’encontre du traité de Versailles.
Staline (1922 > 1933)
En janvier 1924, Lénine meurt. En quelques années, Joseph Staline écarte son principal concurrent Trotsky puis met en place sa politique. Pour relancer l’économie du pays, il prévoit de développer massivement l’industrie. Et pour financer ce projet, Staline mise sur l’augmentation de la production agricole en collectivisant les campagnes. Les Koulaks, c'est-à-dire les paysans propriétaires sont expropriés et envoyés dans des camps de travail ou doivent rejoindre des communautés appelées les Kolkhozes. La résistance s’organise et la répression s’intensifie. De nombreuses familles fuient la campagne et partent s’installer en ville. Les camps de travail forcé se remplissent rapidement et une administration appelée Goulag est mise en place pour assurer leur gestion. Les détenus doivent construire des chemins de fer, des canaux ou construire des villes dans des zones reculées et hostiles afin d’y exploiter des ressources telles que du charbon ou des minerais. Dans les campagnes, après une mauvaise récolte en 1931, Staline accuse les paysans de volontairement saboter ses objectifs. Il fait alors confisquer toutes les récoltes, condamnant des millions de paysans à mourir de faim, en Ukraine, au nord du Caucase et au Kazakhstan.
Déstabilisation internationale (1933 > 1939)
Du côté occidentale, le krach de Wall Street de 1929 provoque une grave crise économique mondiale. L’Allemagne est durement touchée, ce qui profite aux extrêmes. Hitler monte au pouvoir et s’en prend rapidement aux communistes du pays, ce qui provoque des tensions avec l’URSS. Complètement isolée, l’Union Soviétique tente alors un rapprochement modéré avec les puissances occidentales. En 1934, elle est admise à la Société des Nations. La même année à Léningrad, Sergueï Kirov, un membre important du Parti, est assassiné. En représailles, Staline organise une politique de répression violente contre tous ceux qui sont suspectés d’être des opposants politiques. En 2 ans, environ 700 000 personnes sont condamnées à mort, en grande partie issues des minorités. A l’internationale, l’Allemagne et le Japon forment une alliance anti-communiste. L’Union soviétique se sent de plus en plus en danger, craignant d’être prise entre deux fronts, d’autant plus que la Société des Nations se montre inutile au moment de gérer un conflit. L’URSS doit donc choisir son camp entre d’une part l’Allemagne et ses alliés et de l’autre les puissances occidentales qui semblent incapables de contrer la montée en puissance allemande. En Mai 1939, un conflit frontalier entre le Mandchoukouo japonais et la Mongolie sous protectorat soviétique provoque une guerre entre les deux puissances. L’Union soviétique craint une intervention allemande à l’ouest, mais cette dernière se prépare plutôt à envahir la Pologne et se montre même prête pour un rapprochement diplomatique. L’URSS choisit son camp et signe un pacte de non agression avec l’Allemagne. Un protocole secret définit les sphères d’influence en Europe de l’Est. La Pologne sera partagée et les pays baltes, la Finlande et la Bessarabie passeront sous influence soviétique. L’Allemagne entame ensuite l’invasion de la Pologne, ce qui déclenche la Seconde Guerre mondiale.
La Seconde Guerre mondiale (1939 > 1941)
Après sa victoire contre le Japon, l’URSS se joint à l’offensive allemande et s’empare de l’Est de la Pologne. L’Union soviétique veut ensuite négocier avec la Finlande un changement de frontières afin de repousser toute menace de Léningrad. Mais cette dernière refuse et la guerre commence. Malgré la nette supériorité numérique, l’armée rouge, mal préparée et moins bien équipée contre le froid, peine à s’imposer. Finalement l’URSS l’emporte et la frontière est repoussée, mais la guerre a été un fiasco pour l’armée rouge, ce qui n’est pas passé inaperçu aux yeux d’Hitler. L’URSS s’empare ensuite après des pressions politiques et diplomatiques des pays baltes et de la Bessarabie. De son côté, l’Allemagne a soumis presque toute l’Europe, seul le Royaume-Uni résiste encore. Des espions mettent en garde Staline contre une attaque allemande imminente, mais ce dernier sous-estime la menace. Le 22 juin 1941, l’Allemagne et ses alliés lancent la plus grande offensive militaire de l’histoire contre l’URSS, avec comme objectifs, Leningrad au nord, Moscou au centre et les ressources d’Ukraine et du Caucase au Sud. La Finlande en profite pour se joindre à l’offensive afin de récupérer ses territoires perdus. Prise de court, l’armée rouge est totalement dépassée. Des centaines de milliers de soldats sont faits prisonniers, condamnés à mourir de faim dans des camps. Derrière la ligne de front, des milices mobiles allemandes massacrent les juifs et les slaves.
La Grande Guerre patriotique (1941 > 1943)
Petit-à-petit, l’Union Soviétique s’organise et déplace vers l’Est ses usines en pièces détachées et une grande partie de sa population, appliquant la politique de la terre brûlée pour ne laisser aucune ressource aux allemands. Les armées sont réorganisées et les déserteurs et les défaitistes sont exécutés. Staline organise la résistance du pays au nom du patriotisme. Toute la population est impliquée dans l’effort de guerre et doit travailler nuit et jour pour accélérer la production militaire. A l’international, l’Union soviétique passe de facto dans le camp des alliés et obtient un soutien du Royaume-Uni et des États-Unis. Les armées allemandes atteignent Leningrad qu’elles assiègent et se rapprochent dangereusement de Moscou. Mais les armées soviétiques, renforcées par des troupes venant de l’Est où un pacte de non-agression a été signé avec le Japon contre-attaquent, alors qu’un hiver rigoureux tombe et met à mal les allemands qui sont moins bien équipés. La ligne de front est repoussée puis stabilisée. Quelques mois plus tard, Hitler lance une nouvelle offensive, cette fois uniquement concentrée vers le Sud avec comme objectif le pétrole du Caucase. Arrivés à Stalingrad, les Allemands font face à une résistance acharnée. Pendant 5 mois, en moyenne 6000 soviétiques meurent chaque jour pour défendre la ville à tout prix. Le 19 novembre 1942, les soviétiques contre-attaquent à l’extérieur de la ville et encerclent les 300 000 soldats allemands présents dans Stalingrad. 3 mois plus tard, ceux-ci doivent se rendre.
Retournement de situation (1943 > 1945)
Alors que l’industrie militaire soviétique dépasse désormais la production allemande, la situation devient critique pour Hitler qui tente une nouvelle offensive à Koursk. La plus grande bataille de char de l’histoire y a lieu. Les soviétiques l’emportent et prennent l’initiative, cette fois, plus rien ne semble pouvoir les arrêter. Staline entame alors des rencontres avec ses alliés Churchill pour le Royaume Uni et Roosevelt pour les États-Unis. Il obtient l’ouverture prochaine d’un second front à l’Ouest avec un débarquement militaire en France. Il obtient aussi de conserver les territoires conquis à la Pologne et de déplacer cette dernière plus vers l’Ouest au détriment de l’Allemagne qui sera divisée et partagée. En échange, Staline s’engage à attaquer le Japon après la défaite allemande. L’année suivante, Léningrad est libérée après un siège de 872 jours qui a été fatal pour plus d’un million de civils. A l’Ouest, les alliés débarquent en Normandie. Au même moment, les soviétiques lancent une immense offensive qui leur permet d’entrer en Europe et d’atteindre Berlin. Un mois plus tard, l’Allemagne capitule. Les vainqueurs se réunissent à Potsdam pour mettre en application les accords faits précédemment. L’URSS se tourne ensuite vers le Japon. Après les deux bombes atomiques larguées par les États-Unis sur Hiroshima et Nagasaki, les armées soviétiques s’emparent rapidement de la Mandchourie, du Sud de Sakhaline et des îles Kouril, contraignant le Japon à capituler.
La Guerre froide (1945 > 1950)
L’Union soviétique a payé le prix fort de la guerre avec plus de 26 millions de morts dont 10 millions de soldats, alors que des dizaines de millions de civils sont déplacés ou sans-abris et qu’une nouvelle famine frappe la population. En contrepartie, l’URSS s’est emparé de nombreux territoires en Asie et en Europe et occupe l’Est de l’Allemagne et une partie de l’Autriche. Au sein du pays, la répression reprend et vise les déserteurs et ceux qui sont accusés de trahison. La plupart sont envoyés dans des camps du Goulag. A l’international, l’Union soviétique renforce son influence tout autour de ses frontières, ce qui provoque des tensions avec les États-Unis, alors qu’aucun accord n’est trouvé sur le statut de la Corée. En Europe de l’Est, Staline obtient la mise en place de gouvernements qui lui sont favorables, notamment en Tchécoslovaquie. Les États-Unis de leur côté, veulent endiguer l’expansion du communisme, notamment en offrant des crédits en Europe de l’Ouest pour accélérer la reconstruction. Le vieux continent se retrouve divisé, marquant le début de la guerre froide. En Allemagne, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France s’accordent pour réunir leurs zones d’occupation afin de recréer un état allemand. En réaction Staline impose un blocus à Berlin Ouest qui est sous contrôle occidental. Un pont aérien est alors mis en place pour ravitailler la zone. Le 28 août 1949, l’URSS teste sa première bombe atomique. L’année suivante, Staline obtient une alliance avec la Chine de Mao Zedong, gagnant un allié de taille en Asie, alors que la guerre de Corée commence.
Khrouchtchev (1950 > 1956)
En 1953, Staline meurt sans avoir préparé sa succession. Progressivement Nikita Khrouchtchev s’impose et met en place une politique d’apaisement. Plus d’un million de détenus sont libérés. Pour diminuer la pression sur les paysans tout en augmentant la production, Khrouchtchev organise le développement de l’agriculture dans les steppes du Kazakhstan, en Oural et en Sibérie. Enfin, il accélère la construction d’immeubles de logement dans tout le pays afin de faciliter l’accès à la propriété. En Europe, alors que l’Allemagne de l’Ouest intègre l’OTAN, l’Union Soviétique répond en créant le Pacte de Varsovie, une alliance militaire entre les pays d’Europe de l’Est. A l’international, alors que de plus en plus de colonies européennes obtiennent leur indépendance, Khrouchtchev en profite pour se rapprocher diplomatiquement de nouveaux états, notamment l’Egypte et la Syrie à qui il fournit des armes. Enfin, Khrouchtchev tente d’apaiser les tensions avec la Yougoslavie de Tito qui avait rompu les relations diplomatiques avec Staline. En 1956, Khrouchtchev dévoile un rapport secret qui dénonce les excès de Staline, ce qui provoque une révolte anti-communiste en Pologne. L’armée polonaise mate la révolte, puis un gouvernement plus modéré est mis en place. En Hongrie aussi, des révoltes anti-communistes éclatent. Cette fois, Khrouchtchev décide d’intervenir et envoie ses chars écraser la révolte. Au même moment, l’Egypte est attaquée par Israël, la France et le Royaume-Uni pour le contrôle du canal de Suez. L’URSS menace de riposter avec l’arme nucléaire. Les États-Unis interviennent alors et obtiennent la fin de l’offensive.
Les États-Unis (1956 > 1964)
En octobre 1957, l'Union soviétique surprend et inquiète les États-Unis en envoyant le premier satellite dans l’espace. Les deux puissances accélèrent alors leur course à l’espace, alors qu’un rapprochement diplomatique à lieu. En 1959, Khrouchtchev est le premier chef d'État soviétique à se rendre aux États-Unis. Il en profite pour obtenir la tenue prochaine d’un sommet avec la France et le Royaume-Uni pour régler le problème de Berlin Ouest. Mais quelques jours avant le sommet, un avion espion états-unien est repéré dans le ciel soviétique et est abattu, ce qui relance les tensions. A Paris, aucun accord n’est trouvé sur Berlin Ouest et en 1961, le mur de Berlin est construit. Alors que les États-Unis installent des missiles nucléaires en Italie et en Turquie en direction de l’URSS, Khrouchtchev se rapproche de Cuba et obtient d’installer des missiles soviétiques en direction des États-Unis. La tension atteint alors son paroxysme, le monde se prépare à une nouvelle guerre mondiale. Mais ni l’URSS, ni les États-Unis ne souhaitent une guerre nucléaire. Un accord est finalement trouvé et l’Union soviétique se retire en échange de quoi les États-Unis promettent de ne pas envahir Cuba et d’enlever leurs missiles en Turquie et en Italie. Les deux puissances entament alors une politique de détente, ce qui passe très mal auprès de l’allié chinois qui prend ses distances avec l’URSS. Le 14 octobre 1964, Khrouchtchev est démis de ses fonctions, officiellement pour son âge avancé.
La chute de l’URSS (1964 > 1991)
Léonid Brejnev prend le relais et tente de rétablir l’alliance avec la Chine mais échoue. En 1968 en Tchécoslovaquie, le nouveau pouvoir entame des réformes de libéralisation, ce qui est perçu comme une menace par Brejnev. Ce dernier décide alors d’envahir le pays avec trois autres membres du Pacte de Varsovie puis remet en place un gouvernement qui lui est favorable. Dans les années qui suivent, Brejnev continue d’investir massivement dans l’armement, au détriment de l’économie du pays, alors que la production agricole et industrielle stagne. L’Union soviétique développe de nouveaux missiles nucléaires plus performants qui menacent l’Europe de l’Ouest. L’OTAN réagit alors en déployant des missiles dans 5 pays européens. En 1979, en Afghanistan, le gouvernement pro-soviétique est mis à mal par des révoltes. L’Union soviétique intervient militairement, mais ses armées s’embourbent dans une guerre qui coûte cher et qui est impopulaire dans le pays. Les tensions remontent à l’international et en 1980, de nombreux pays boycottent les Jeux Olympiques qui ont lieu à Moscou. Deux ans plus tard, Brejnev meurt, laissant derrière lui un pays mal en point. En 1985, Mikhaïl Gorbatchev monte au pouvoir. Il entame des réformes économiques et sociales destinées à moderniser le pays et à établir une politique d’ouverture et de transparence. A l'international, il renoue le contact avec les États-Unis et obtient un accord pour considérablement réduire les arsenaux nucléaires des deux puissances. En 1988, Gorbatchev entame le retrait de ses troupes d’Afghanistan. Si sa politique d’apaisement fonctionne à l’international, au sein du pays, malgré les réformes, la situation économique reste catastrophique et la politique de relâchement provoque des manifestations et des grèves dans tout le pays. Des révoltes apparaissent aussi en Europe de l’Est où les régimes communistes tombent un à un. Au sein de l’URSS, la Lituanie proclame son indépendance et est rapidement suivie par les autres républiques. Le 1er Juillet 1991, le Pacte de Varsovie est dissous. Gorbatchev qui n’a plus aucun contrôle, échappe de justesse à un coup d’État. Le 25 décembre 1991, il est contraint de démissionner, ce qui marque la fin de L’URSS.