Histoire Géo

Toute l'histoire des Jeux Olympiques antiques et modernes

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Les Jeux Olympiques

Dans la Grèce antique

On commence au 8e siècle avant JC dans la partie occidentale du Péloponnèse. Ici se trouve le très ancien sanctuaire d’Olympie, un lieu sacré dédié au culte de Zeus. En -776, lors d’une cérémonie religieuse, pour la première fois, une épreuve sportive est organisée, qui est appelée le stadion. Il s’agit d’un sprint de 600 pas de l’époque, ce qui correspond à environ 192 mètres de long. Corèbe, probablement un cuisinier de la ville d'Élis, en est le premier vainqueur. On considère aujourd’hui qu’il s’agit là des premiers Jeux olympiques de l’histoire, même s'il s’agissait avant tout d’une cérémonie religieuse. Désormais, tous les 4 ans, lors de la cérémonie en l’honneur de Zeus, un stadion est organisé, réservé uniquement aux hommes grecs. Cette période de 4 ans est appelée “olympiade”. Il faut attendre la 14e olympiade en -724 pour que soit ajoutée une deuxième épreuve qui est appelée le diaulos et qui correspond à deux stadions, donc un simple aller-retour sur la piste. Quatre ans plus tard, le dolichos apparaît, une course d’endurance de 24 stadions. En -708, le pentathlon est intégré à son tour, au cours duquel les athlètes s’affrontent au saut en longueur sans élan et avec des poids aux mains, au lancer du javelot, au lancer du disque, au stadion et à la lutte. D’autres épreuves sont progressivement intégrées, comme l’hoplitodromos, une course de deux stadions en portant un casque et un bouclier, le pugilat, l’ancêtre de la boxe, ou il faut vaincre son adversaire en utilisant uniquement les poings, ou encore le pancrace, un mélange de lutte et de pugilat où presque tous les coups sont permis. Enfin, un hippodrome est construit pour la tenue de courses de chevaux ou de chars tractés par deux ou quatre chevaux. Mais ces épreuves étant très coûteuses, elles sont réservées aux plus riches, qui parfois font même faire la course par l’un de leurs esclaves ou employés, tout en gardant le prestige en cas de victoire.

Compétition entre cités grecques

Seule la victoire compte, il n’y a pas de podium, même finir deuxième est un échec. Toute la gloire va au vainqueur qui reçoit une couronne de branches d’olivier. Celui-ci est considéré comme un héros dans sa cité qui le récompense via de nombreux privilèges et lui érige une statue. En -696, un certain Pantaclès est le premier athénien à remporter un stadion, quatre ans plus tard, il est surtout le tout premier à conserver son titre. Mais de manière générale, c’est Sparte, la grande rivale d’Athènes, qui domine les jeux, en grande partie car la cité est spécialisée dans les entraînements militaires dès le plus jeune âge. Entre -664 et -656, Chionis de Sparte est le premier à remporter 3 fois de suite le stadion et le diaulos. En -632, les premières compétitions pour enfants sont intégrées aux olympiades et à partir de -580, des jeux spécialement dédiés aux femmes, appelés Héraia, se jouent deux semaines après ceux des hommes auxquels elles ne peuvent participer. Face au succès grandissant des Jeux olympiques, d'autres cités commencent à organiser leurs propres compétitions, et certaines sont intégrées à l’Olympiade. Ainsi, désormais, en plus des jeux Olympiques qui ont lieu la première année d’une période, la deuxième et la quatrième année se jouent les jeux isthmiques en l’honneur de Poséidon et les jeux néméens en l’honneur de Zeus. Et la troisième année se jouent les jeux pythiques à Delphes, en l’honneur d’Apollon. Certains jeux intègrent des épreuves artistiques, principalement musicales. Ces 4 compétitions qui sont appelées panhelléniques, deviennent les plus prestigieuses du monde grec, attirant de plus en plus de sportifs, y compris, désormais des professionnels, qui vivent donc de leur sport.

Le monde grec

Avant une compétition, des émissaires sont envoyés dans les cités grecques pour annoncer la date exacte de l’événement. Une trêve sacrée est alors entamée pour permettre aux athlètes et aux spectateurs de se rendre sur place. Ainsi, tout le monde grec qui est éparpillé dans le bassin méditérranéen met de côté ses querelles et ses guerres pour se rassembler autour d’une langue, d’une religion et d’une culture commune. C’est aussi l’occasion de nouer des alliances et d’organiser des échanges commerciaux. Le nombre de professionnels augmentant, Sparte perd son statut de leader. En Grande Grèce, Crotone devient une sérieuse concurrente. L’un de ses citoyens, Milon, domine la lutte en remportant une trentaine de titres dans les quatre jeux panhelléniques. Il obtient ainsi le titre prestigieux de “periodonikès”, réservé à ceux qui gagnent les 4 jeux lors d’une même période. En -488, lors des 73e jeux, Astylos, un autre citoyen de Crotone, remporte le doublé stadion / diaulos. Quatre ans plus tard, il réitère son exploit, mais cette fois pour le compte de Syracuse. A Crotone, la population est furieuse, sa statue est détruite et sa maison est transformée en prison. A partir de -472, les jeux olympiques sont réorganisés, il n’y a désormais plus que deux jours de cérémonie religieuse pour cinq jours de compétitions sportives. Un immense temple dédié à Zeus est construit, avec à l’intérieur une statue du Dieu de 13 mètres de haut, faite d’or et d’ivoire. C’est l’une des 7 merveilles du monde antique.

Le monde hellénistique (-435 > -146)

A l’Est, déjà depuis plus d’un siècle et demi, l’immense empire perse achéménide domine l’Asie mineure, et malgré plusieurs échecs pour soumettre le monde Grec, continue d’impressionner. Le roi de Macédoine Philippe II, trois fois vainqueur de courses hippiques aux Jeux Olympiques, rêve d’unir le monde grec et macédonien en une grande puissance capable de rivaliser avec la Perse. Après de nombreuses victoires militaires, il s’impose et crée la ligue de Corinthe, une grande alliance panhellénique. Mais l’année suivante il est assassiné. Son fils Alexandre le Grand prend alors le relais et part avec une armée gréco-macédonienne soumettre tout l’empire achéménide jusqu’au fleuve Indus. Après sa mort, des royaumes hellénistiques sont créés et de nouvelles cités sont fondées, attirant de nombreux grecs qui importent leur culture et organisent leurs propres concours qui sont appelés isolympiques. Pour attirer des professionnels, des prix, parfois de grande valeur, sont offerts aux gagnants. Mais le plus grand prestige reste de gagner une simple couronne dans un jeu panhellénique. Entre -164 et -152, Léonidas de Rhodes remporte 4 fois de suite le stadion, le diaulos et l’hoplitodromos, remportant 12 couronnes olympiques, un record qui ne sera battu qu’en 2016.

La domination romaine (-146 > 1766)

En -146, les romains rasent Corinthe et dominent désormais le monde grec. Mais les jeux persistent et inspirent même les romains qui organisent leurs propres compétitions. En -80, année des jeux olympiques, tous les athlètes grecs sont convoqués à Rome pour participer à des jeux. En conséquence, cette année-là, seul le stadion des enfants est organisé à Olympie. Plus tard, l’empereur romain Néron se met à rêver de devenir periodonikès. Mais n’ayant pas le temps de voyager 4 ans en Grèce, il décale les 211e jeux olympiques qui sont prévus en 65 pour les jouer en 67, la même année que les 3 autres compétitions. Il s’arrange alors pour gagner 7 couronnes olympiques, y compris celle d’une course de char qu’il ne termine pas à cause d’une chute. En 81, Hermogénèse de Xanthos qui est surnommé le cheval, remporte le stadion, le diaulos et l’hoplitodromos. Il domine ensuite tous les jeux auxquels il participe, que ce soient les Jeux panhelléniques, les Jeux isolympiques ou même les Jeux capitolins de Rome. Mais petit à petit, l’intérêt pour les Jeux Olympiques diminue. Au 4eme siècle, le christianisme devient la religion de l’empire romain, et en 392, Théodose Ier interdit les rites et cultes païens, ce qui met fin aux Jeux olympiques, après plus de 1000 années de jeux sans interruption. Le site est abandonné, pillé et détruit par des tremblements de terre. Enfin, les deux rivières qui coulent à proximité recouvrent progressivement les ruines lors d’importantes crues, et le site est oublié.

La renaissance des jeux (1766 > 1896)

En 1766, un archéologue anglais localise le site d’Olympie qui est désormais dans l’empire ottoman. Après l’indépendance de la Grèce, des fouilles plus importantes sont organisées par des français, puis par des allemands. Les nombreuses découvertes relancent l’intérêt pour les jeux olympiques. En France, un certain Pierre de Coubertin rêve de les rétablir. En 1894 à Paris, il organise le premier congrès olympique, au cours duquel il défend l’amateurisme dans le sport et crée le Comité International Olympique ou le CIO afin de préparer des Jeux Olympiques modernes. Son rêve est de les organiser à Paris en 1900, lors de l’exposition universelle. Mais finalement il est décidé d’organiser les premiers Jeux olympiques modernes en 1896 à Athènes. Le stade panathénaïque qui date de -330 est entièrement rénové grâce aux dons d’un riche homme d'affaires grec qui vit à Alexandrie. En avril 1896, pendant 10 jours, 14 pays s’affrontent autour de 43 épreuves en athlétisme, en gymnastique, en lutte, en cyclisme, en haltérophilie, en tennis, en tir, en escrime et en natation dont les épreuves se déroulent dans la mer. Les vainqueurs sont récompensés par une médaille d’argent et les deuxièmes par une médaille en bronze et en cuivre. Grande nouveauté par rapport aux Jeux antiques, certaines épreuves se jouent en équipe. Le marathon fait sa première apparition. Une course inspirée d’une légende selon laquelle en -490, un messager nommé Euclès ou Phidippidès selon les sources, a couru environ 40 km depuis Marathon jusqu’à Athènes pour annoncer une victoire militaire contre les perses, puis est mort d’épuisement. Spyridon Louis, un porteur d’eau grec remporte l’épreuve de 40 km en 2 heures 58 minutes et 50 secondes et devient un héros national. Comme dans l’antiquité, il recevra de nombreux cadeaux et privilèges, comme des bijoux, ou le droit d’aller gratuitement à vie chez un barbier.

Des Jeux de Paris mitigés (1896 > 1900)

Après le succès d’Athènes, le roi grec veut garder les Jeux dans son pays. Mais de Coubertin s’y oppose et maintient son projet d’organiser des jeux à Paris pendant l’exposition universelle. Mais l’organisateur de l’exposition universelle lui-même n’est pas intéressé et organise son propre concours sportif international qui a lieu pendant les 5 mois de l'exposition et qui comprend 477 épreuves en tout genre, dont des courses automobile, du tir au canon, ou même un concours de vol en ballon au cours duquel le vainqueur parcourt 1925 km en 35 heures et 45 minutes pour atterrir près de Kiev en Russie. De son côté, le CIO ne peut pas organiser de Jeux Olympiques séparés et doit se contenter de reconnaître certaines épreuves du concours de l’exposition universelle, sans pouvoir les organiser. L’aviron, l’équitation, le rugby, le golf, le football et le water-polo sont reconnus comme nouveaux sports olympiques, ainsi que le tir à la corde qui disparaîtra en 1920. Par ailleurs, les femmes étant admises à certaines épreuves, de Coubertin, bien qu’il y soit hostile, doit reconnaître la première participation de femmes aux Jeux Olympiques. Si les concours sportifs de l’exposition universelle sont une réussite, les Jeux Olympiques y ont été transparents, sans avoir eu la moindre cérémonie, si bien que de nombreux athlètes ne savent même pas qu’ils ont aussi participé aux Jeux Olympiques.

Saint-Louis et Londres (1900 > 1908)

Après Paris, de Coubertin voudrait changer de continent. Saint-Louis aux États-Unis est choisie par le CIO, à nouveau pendant l’exposition universelle. Mais le voyage étant long et onéreux, très peu d’athlètes font le déplacement, si bien que 86% des participants sont nord-américains. La boxe et le plongeon font notamment leur apparition. Pour la première fois, les trois premiers sont récompensés par des médailles d’or, d’argent et de bronze. L’événement est entaché par l’organisation d’un concours sportif qui oppose des indigènes provenant du monde entier autour de sports qui leurs sont inconnus, afin de tenter de démontrer la supériorité de l’homme blanc. Les jeux suivants doivent avoir lieu à Rome, mais après une éruption dévastatrice du Vésuve, le pays renonce afin de se concentrer sur la reconstruction. Londres est alors choisie en dernière minute. La ville construit en un temps record un stade olympique qui comprend une piste de cyclisme, une piste d’athlétisme et une piscine en son centre. 22 nations y participent, dont l’empire ottoman pour la première fois, et l’Australie et la Nouvelle-Zélande qui concourent sous une délégation commune appelée l’Australasie. Pour la première fois, un défilé des athlètes est organisé lors de la cérémonie d’ouverture. Le hockey sur gazon y est joué pour la première fois, ainsi que le motonautisme, une course de bateaux motorisés qui fait son unique apparition. Lors de ces jeux, l’athlète états-unien Raymond Ewry, qui enfant avait été atteint de la polio et s'était retrouvé un temps en chaise roulante, remporte les épreuves de saut en hauteur et de saut en longueur sans élan, gagnant ainsi son 7e et 8e titre olympique individuel.

Engouement international (1912 > 1920)

En 1912, c’est au tour de Stockholm d’organiser les Jeux. Pendant 15 jours, 28 nations provenant de tous les continents s’affrontent autour de 102 épreuves. Pour la première fois, des concours artistiques sont intégrés, en architecture, en sculpture, en littérature, en musique et en peinture. Pierre de Coubertin lui-même, remporte anonymement le concours de littérature. Le marathon est marqué par la mystérieuse disparition d’un coureur japonais qui ne finit pas la course. L’homme ne sera retrouvé que 50 ans plus tard au Japon et racontera son histoire. Sous un soleil de plomb et épuisé par la course, il avait demandé l’hospitalité dans une maison pour faire une petite sieste. Mais trop fatigué, il ne s’est réveillé que le lendemain matin. Honteux de ne pas avoir fini la course, il a préféré rentrer discrètement au pays sans donner de nouvelles. Pour l’anecdote, il retourne en 1967 à Stockholm pour terminer son marathon en 54 ans, 8 mois, 6 jours, 5 heures, 32 minutes, 20 secondes et 3 dixièmes. Les Jeux suivants qui devaient se tenir à Berlin sont annulés à cause de la Première Guerre mondiale. Ceux-ci reprennent en 1920 à Anvers dans une Belgique encore dévastée par la guerre. Les pays anciennement membres des Empires Centraux ne sont pas conviés. 2626 athlètes provenant de 29 nations y participent. Lors de la cérémonie d’ouverture, le drapeau olympique, imaginé et dessiné par de Coubertin, est hissé pour la première fois. Le hockey sur glace y fait son apparition.

Réorganisation (1920 > 1932)

Alors que la participation des femmes reste limitée à certains sports, et face au refus de de Coubertin d’intégrer de nouvelles épreuves féminines, des jeux féminins sont organisés en 1921 à Monte Carlo. La même année, de Coubertin qui veut rattraper l’expérience mitigée des jeux de Paris, impose au CIO d’organiser de nouveaux Jeux dans sa ville. Par ailleurs, il est décidé d’organiser séparément des jeux d’hiver à Chamonix. 16 pays s’y affrontent autour de sports d'hiver, dont le bobsleigh, le ski de fond, le patinage, le curling, ou le saut à ski. De son côté, Paris accueille ce qu’on appelle désormais les Jeux olympiques d’été. Ceux-ci sont marqués par le succès des finlandais dans les courses d'endurance. L’un d’eux, Paavo Nurmi, remporte 5 médailles d’or dont 2 en équipe. Après les Jeux, Pierre de Coubertin considère avoir atteint son objectif et quitte son poste de président du CIO. En 1926, de nouveaux jeux féminins sont organisés à Göteborg en Suède et sont un grand succès. Le CIO s’incline alors, et introduit de nouvelles épreuves féminines aux Jeux d’Amsterdam. A cette occasion, pour la première fois, une flamme olympique est allumée dans le stade. L’Allemagne y fait son retour après 16 ans d’absence et brille en devenant la deuxième nation à remporter le plus de médailles derrière les États-Unis. Par ailleurs, alors que le football est de plus en plus populaire dans le monde, de nombreux joueurs deviennent professionnels et sont donc interdits aux Jeux olympiques qui restent réservés aux amateurs. La FIFA décide alors d’organiser sa propre compétition de football, qui deviendra la coupe du monde. Quatre ans plus tard, Los Angeles accueille les Jeux Olympiques, mais après le Krach boursier de 1929 et alors que le monde est en pleine crise économique, seulement 1332 athlètes y participent, soit 2 fois moins qu’à l’édition précédente. Paavo Nurmi, le champion finlandais y est refusé car il est accusé d’avoir reçu de l’argent lors de meetings et est donc désormais considéré comme un professionnel.

La Seconde Guerre mondiale (1933 > 1948)

En 1933 en Allemagne, Hitler monte au pouvoir et réalise rapidement que les jeux de Berlin qui sont prévus en 1936 sont une opportunité de propagande pour l’Allemagne Nazie. Le budget alloué aux Jeux explose alors et les jeunes du pays doivent s’entraîner à un sport. Mais en parallèle, les juifs sont exclus des organisations sportives. Des voix s’élèvent alors dans le monde, appelant au boycott des Jeux de Berlin. A Barcelone, des jeux alternatifs sont préparés, mais le jour de leur inauguration, la guerre civile espagnole éclate et ils sont annulés. 12 jours avant les Jeux de Berlin, pour la première fois, une cérémonie est organisée à Olympie pour allumer une flamme à l’aide d’un miroir parabolique qui concentre les rayons du soleil. Plus de 3000 athlètes se relaient ensuite pour transporter cette flamme jusqu’au stade de Berlin. 49 nations s’y retrouvent autour de 19 sports, dont le handball, le Canoë et le basket-ball qui font leur apparition. L’Allemagne domine la compétition en remportant 38 médailles d’or. Mais la star des Jeux est le noir américain Jesse Owens qui rafle 4 médailles d’or, au 100m, 200m, 4x100m et au saut en longueur. Les Jeux suivants de 1940 doivent avoir lieu à Tokyo, mais le pays est en guerre contre la Chine et renonce. Helsinki est alors choisie, mais la Seconde Guerre mondiale éclate et met en pause les Jeux Olympiques. Ceux-ci reprennent en 1948 à Londres, dans une ville encore en pleine reconstruction. Les athlètes des 59 nations sont dès lors logés dans des camps militaires ou des écoles et emmènent avec eux des vivres et équipements. La star de ces Jeux est la Néerlandaise Fanny Blankers-Koen qui remporte le 100m, le 200m, le 80m haies et le 4x100m. Elle aurait pu aussi gagner le saut en longueur et le saut en hauteur, mais il est alors interdit aux femmes de concourir à plus de 3 épreuves individuelles.

La Guerre froide (1952 > 1960)

Les Jeux de 1952 sont organisés à Helsinki et voient le retour de l’Allemagne, du Japon, et surtout la première participation de l’URSS. En pleine guerre froide, alors que le monde est divisé entre le camp occidental et le camp soviétique, deux villages olympiques sont construits séparément. Les Jeux deviennent alors l’unique terrain de confrontation directe entre les États-Unis et l’URSS, avec comme objectif de gagner le plus de titres. Les États-Unis dominent cette édition en remportant 40 médailles d’or contre 22 pour l’URSS. Mais la star des Jeux est le tchécoslovaque Emil Zatopek qui remporte le 5000m, le 10 000m et la marathon, alors que sa femme Dana Zatopkova gagne l’or au lancer du javelot. Quatre ans plus tard, Melbourne organise les premiers Jeux qui ont lieu dans l’hémisphère Sud. Mais la politique australienne étant très stricte pour l’introduction d’animaux, les épreuves d'équitation sont organisées séparément à Stockholm. Quelques mois avant les Jeux, la crise du canal de Suez et la révolte hongroise qui est violemment matée par l’URSS, provoquent le boycott de quelques pays qui s’opposent à la participation d’Israël ou de l’URSS. Alors que la Chine refuse de participer car Taiwan est admise. La géopolitique s’invite aux Jeux. Au water-polo, l’URSS et la Hongrie s’affrontent en demi-finale dans un match extrêmement tendu. Cette fois, au tableau des médailles, l’URSS l’emporte face aux États-Unis. Les Jeux suivants sont organisés à Rome et sont les premiers à être retransmis en direct à la télévision en Europe. L’éthiopien Abebe Bikila remporte le marathon pieds nu, battant même le record du monde. En boxe, Cassius Clay, qui s’appelera plus tard Mohammed Ali, gagne à 18 ans la médaille d’or dans sa catégorie, entamant une immense carrière. Au tableau des médailles, l'Union Soviétique conserve sa domination. Une semaine après les Jeux, la ville organise ce qu’on considère être les premiers Jeux paralympiques, qui sont réservés aux athlètes en situation de handicap.

Internationalisation (1964 > 1972)

En 1964, Tokyo organise les premiers Jeux qui ont lieu en Asie. De nombreux pays africains ayant récemment obtenu leur indépendance y participent pour la première fois. A l’inverse, l’Afrique du Sud qui pratique l’apartheid n’est plus conviée. Ces Jeux sont les premiers à être retransmis en direct à la télévision dans le monde entier. Le judo qui est un sport national y fait son apparition, ainsi que le volley-ball. La gymnaste soviétique Larissa Latynina y remporte sa 18 ème médaille dont sa 9eme en or, un record qui ne sera battu que 48 ans plus tard. En 1968, Mexico accueille les Jeux dans un contexte de révoltes, principalement étudiantes, un peu partout dans le monde. Le pays n’est pas épargné, et craignant que le soulèvement n’entache ses Jeux, 10 jours avant l’inauguration, le gouvernement décide de tirer sur une foule de manifestants, tuant de nombreux étudiants. Les Jeux sont quand-même maintenus. La ville étant à 2300m d’altitude, la pression atmosphérique est plus basse, ce qui facilite les sprints et les sauts. Par conséquent, de nombreux records du monde sont battus, y compris au 200m qui est gagné par Tommie Smith pour les États-Unis. Sur le podium, lui et son compatriote John Carlos qui a fini 3ème, baissent leurs têtes et lèvent leurs poings gantés de noir pour lutter pour les droits civiques. En réaction, le CIO les bannit des Jeux. En 1972, c’est au tour de Munich d’accueillir les Jeux. Le nageur états-unien Mark Spitz y remporte 7 médailles d’or en 7 jours, battant à chaque fois le record du monde. Mais les Jeux tournent au drame lorsqu’un commando palestinien s’introduit dans le village olympique pour prendre en otage 11 athlètes israéliens qui sont ensuite tués. Les Jeux se poursuivent malgré tout, mais dans une ambiance lourde.

Boycotts (1976 > 1988)

En 1976, Montréal accueille les Jeux. Mais 22 pays africains décident de les boycotter car la Nouvelle Zélande y participe, et son équipe de rugby revient d’une tournée en Afrique du Sud où l’apartheid a toujours lieu. La roumaine Nadia Comaneci qui a seulement 14 ans, domine la gymnastique, remportant 5 médailles d’or et obtenant 7 fois la note maximale de 10 points. Au tableau des médailles d’or, l’Allemagne de l’Est monte à la deuxième place. Mais on apprendra plus tard que le pays a mis en place un vaste programme de dopage des athlètes, souvent à leur insu. D’un point de vue financier, la mauvaise gestion des chantiers a fait exploser le budget, endettant la ville pour les 30 années à venir. Les Jeux suivants de 1980 sont prévus à Moscou. Mais l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS provoque le boycott de 51 nations, alors que les athlètes de 13 autres nations y participent mais sous la bannière olympique. 4 ans plus tard, Los Angeles organise ses seconds Jeux. L’URSS et ses alliés les boycottent à leurs tours. A l’inverse, la Chine y fait son grand retour. La star des Jeux est Carl Lewis qui remporte à domicile 4 médailles d’or, au 100m, 200m, 4x100m et au saut en longueur. Les Jeux suivants de 1988 sont prévus à Séoul. La Corée du Nord demande alors pour co-organiser l’événement, mais ça lui est refusé. Le pays et quelques alliés décident alors de boycotter les Jeux. Par ailleurs, en Corée du Sud, la population manifeste pour plus de démocratie. Sous pression et craignant que celà n’entache les Jeux, le pouvoir cède, revoit la constitution et organise des élections. Lors des Jeux, le tennis de table fait son apparition. Autre nouveauté, le CIO autorise désormais progressivement la participation de professionnels. Le tennis fait alors son grand retour après 64 ans d’absence.

Des Jeux mondiaux (1988 > 2019)

Après la guerre froide, les Jeux deviennent moins politisés et quasiment toutes les nations du monde y participent, alors que l'événement est désormais suivi par des milliards de téléspectateurs. Ceux de 1992 ont lieu à Barcelone. La plupart des pays de l’ex URSS y forment une équipe unifiée. L’équipe d’Allemagne est réunie, et l’Afrique du Sud revient avec une délégation mixte. Au basket-ball, les stars de la NBA participent pour la première fois et l’équipe des États-Unis survole la compétition. Le baseball et le badminton y font leur apparition. Athènes rêve d’accueillir les Jeux suivants de 1996 afin de célébrer le centenaire des Jeux modernes à ses origines. Mais le CIO préfère Atlanta aux États-Unis, où se trouve le siège de la marque Coca Cola, un important sponsor des Jeux depuis 1928. L’événement est entaché par un attentat à la bombe qui est perpetré par un terroriste suprémaciste anti-avortement. En 2000, c’est au tour de Sydney d’accueillir les Jeux. La cérémonie d’ouverture est sur le thème de la réconciliation entre les aborigènes et les descendants des colons européens. Cathy Freeman, une aborigène, devient la star du pays en remportant le 400m à domicile. Mais la course se fait en l’absence de sa plus grande concurrente Marie-José Pérec qui a fui le pays, se sentant victime d’intimidations.

Athènes, Beijing et Londres (2004 > 2016)

En 2004, les Jeux retournent enfin à Athènes. La ville voit les choses en grand et investit massivement, mais la mauvaise gestion financière fait exploser le budget, ce qui aura un impact sur l’économie du pays. Le nageur états-unien Michael Phelps gagne à seulement 19 ans, 8 médailles dont 6 en or, alors que l’allemande Birgit Fischer remporte au kayak sa 8e médaille d’or en 24 ans. Les Jeux suivants sont prévus à Beijing dans une Chine qui monte en puissance sur la scène internationale. Pour l’occasion, la flamme olympique doit parcourir 137 000 km sur les 5 continents. Mais en chemin, de nombreux incidents ont lieu, provoqués par des manifestations pour les droits de l’homme ou en soutien pour le Tibet. Après un passage au sommet du Mont Everest, la flamme arrive finalement à Beijing pour l’inauguration. 40 records du monde y sont battus, dont 7 par Michael Phelps qui gagne 8 médailles d’or en 8 jours. Autre star des Jeux, le Jamaïcain Usain Bolt bat les records du monde du 100m, 200m et 4x100m, mais cette dernière victoire sera annulée plus tard à cause du dopage d’un autre relayeur. La Chine remporte à domicile le plus de médailles d’or. Quatre ans plus tard, Londres devient la première ville à organiser une troisième fois les Jeux Olympiques. Après avoir fait pression sur le Qatar, l’Arabie Saoudite et le Brunei, pour la première fois, des femmes de toutes les nations du monde y sont représentées.

Rio de Janeiro, Tokyo et Paris (2016 > 2024)

En 2016, Rio de Janeiro organise les premiers Jeux qui ont lieu en Amérique du Sud. Pour la première fois, une équipe olympique réservée aux réfugiés politiques est créée. Michael Phelps y gagne sa 23e médaille d’or, dont sa 13e en individuel, devenant de loin le plus grand champion olympique de l’histoire. Usain Bolt, de son côté, remporte pour la troisième fois d'affilée le 100m, le 200m et le 4x100m. Les Jeux suivants sont prévus à Tokyo, mais en 2019, la pandémie mondiale de Covid19 met en péril leur organisation. Ceux-ci sont alors décalés d’un an et ont lieu en 2021, mais sans spectateurs, ce qui a un gros impact sur le budget. Par ailleurs, la Russie étant accusée de dopage, les athlètes russe peuvent uniquement participer aux Jeux sous une bannière neutre. L’escalade, le karaté, le skateboard et le surf y font leur apparition. En 2022, quelques jours après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, le CIO décide d’exclure la Russie et la Biélorussie des Jeux. Les athlètes des deux pays peuvent toutefois participer sous une bannière neutre, à condition de ne pas être en faveur de la guerre. Mais ceux-ci ne pourront pas défiler lors de la cérémonie d’ouverture qui aura lieu dans quelques jours à Paris. Celle-ci se déroulera sur la Seine, qui devrait aussi accueillir des épreuves de natation, si la qualité de l’eau le permet. Ces Jeux devraient être les premiers à respecter la parité parfaite entre les hommes et les femmes. Le breakdance y fera son apparition, ainsi que quelques épreuves ouvertes au grand publique comme un marathon. Dans 4 ans, Los Angeles sera la troisième ville à accueillir pour la troisième fois les Jeux Olympiques.